Yiddish
Les formations
Réalité et particularité
Le yiddish est enseigné à l’Inalco dans le cadre du Département d’Études hébraïques et juives. Les débuts remontent aux années 1930. L’enseignement comprend trois niveaux, (disponibles aussi au CNED), proposés dans le cadre des options de la licence d’hébreu auxquels s’ajoute une UE de civilisation obligatoire en licence 1. Le yiddish partage un séminaire transversal (avec les autres langues juives) en master. Bien que les trois niveaux soient nominalement de langue, ils comprennent en réalité des pans entiers de civilisation : histoire, folklore et littérature.
En 2012-2013 l’effectif est d’environ 35 étudiants sur les 3 niveaux (CNED inclus), mais il faut signaler l’imprécision des statistiques, notamment en ce qui concerne les inscriptions en passeport Langues O.
Deux certificats bilingues existent comme diplômes d’établissement : yiddish/hébreu et yiddish/polonais.
Dans le cadre du PRES, des certificats yiddish/allemand (et judéo-espagnol/espagnol) ont été dessinés avec Paris 3 et entérinés par cette université mais pas (encore) par l’Inalco. Ils permettent une ouverture vers d’autres publics.
En ce qui concerne l’enseignement du yiddish, l’Inalco constitue un cas unique en Europe, en ce qu’il réunit sous le toit des études hébraïques et juives les trois judéo-langues vivantes, ce qui donne aux étudiants (et aussi aux enseignants-chercheurs) une vision très complète des acquis et enjeux de l’interlinguistique juive. À cela s’ajoute l’interaction avec les études slaves (polonais, russe, ukrainien) menées dans le même établissement.
Débouchés et utilité
Parmi les personnes ayant acquis l’essentiel de leur formation yiddish à l’Inalco depuis 1994, cinq au moins ont trouvé du travail rémunéré dans le domaine de la culture yiddish en France. C’est le cas des deux bibliothécaires de la Maison de la Culture Yiddish - Bibliothèque Medem (Paris), dont l’une a aussi fait dans notre Institut des études dans les départements de polonais et de russe. La même personne est actuellement lectrice de yiddish à Paris 4- Sorbonne, a publié des travaux de recherche en littérature yiddish et enseigné dans des universités et centres culturels de l’étranger. Trois autres sont également engagées dans l’enseignement de la langue ; trois ont écrit des thèses doctorales où la littérature yiddish fait partie du sujet ; une participe en tant que yiddishisante dans une équipe de recherche en histoire à l’EHESS. Quatre des cinq travaillent occasionnellement à la traduction de livres et au déchiffrage de documents yiddish, activités où l’on registre une demande croissante. Par ailleurs, la formation en yiddish à l’Inalco a sans doute rendu plus attrayant le CV d’autres anciens étudiants ayant trouvé du travail temporaire à des institutions comme le Mémorial de la Shoah ou le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme.
Deux ouvrages lexicographiques publiés avec le soutien matériel ou au moins moral de l’Inalco prouvent la vivacité de la demande et l’importance de notre Institut dans ce domaine particulier.
Il s’agit du Dictionnaire de mots d’origine hébraïque et araméenne en usage dans la langue yiddish (1997, 2e édition augmentée 2012), diffusé à ce jour dans le monde entier à plus de 2500 exemplaires, et du Dictionnaire yiddish-français (2002, réimprimé 2012), dont quelque 3000 exemplaires ont été écoulés dans tout le monde francophone et au-delà. Le dernier ouvrage vient d’être adapté à l’anglais (Comprehensive Yiddish-English Dictionnary, Indiana University Press 2013).
(Synthèse établie le 08/07/2013 par I. Niborski, MdC)