Découvrir la langue
Le japonais est la langue parlée dans tout l’archipel. Il existe bien sûr une langue standard, mais aussi, selon les régions, des variantes dialectales dont certaines sont encore très vivantes. La seule autre langue qu’on peut rencontrer est l’aïnou, dans l’île de Hokkaïdô, qui survit chez un nombre extrêmement faible de locuteurs.
L’ensemble de sons qu’utilise le japonais est plutôt restreint, et sa prononciation ne pose aucun problème pour un francophone. De même sa morphologie est très peu développée, les noms y étant invariables et les modifications verbales en fort petit nombre. C’est parfois cette simplicité qui déroute l’apprenant. Quant à sa syntaxe, d’une remarquable régularité, elle marque surtout par sa différence totale d’avec les langues européennes. Il faut donc se jeter à l’eau en oubliant ses références et en étant ouvert à la nouveauté, mais le voyage en vaut la peine.
L’origine et les parentés de la langue japonaise continuent de donner lieu à débats, entre la Sibérie et le Pacifique, sans compter quelques hypothèses fantaisistes. Il apparaît cependant que la langue dont la structure est la plus proche est bien le coréen. Il est en revanche difficile d’imaginer deux langues plus distinctes que le chinois et le japonais.
C’est pourtant à la Chine que le Japon va emprunter son écriture. La différence immense de structure entre les deux langues, c’est-à-dire surtout l’existence d’un abondant outillage grammatical japonais impossible à écrire à l'aide de caractères chinois (kanji) va poser de nombreux problèmes. Le Japon est donc amené, après une longue période de tâtonnements, à inventer vers les 8e- 9e siècles, sur la base de la simplification de caractères chinois, une écriture phonétique qui lui est propre : deux syllabaires, hiragana et katakana (à chaque signe correspond une syllabe). Il naît petit à petit un système hybride qui mêle l’utilisation des deux types d’écritures : idéogrammes chinois et écriture phonétique japonaise. C’est le système toujours en usage de nos jours, dont le maniement est quelque peu complexe et demande à l’apprenant ténacité, constance et régularité.
Outre l’écriture, le chinois a fourni au Japon, au long des siècles une masse de vocabulaire, en particulier vocabulaire abstrait et termes techniques. C’est aujourd’hui l’anglais (américain) qui prend la relève, envahissant tous les domaines, y compris les objets les plus simples de la vie quotidienne. Il y a donc trois strates bien différenciées de vocabulaire : la strate du japonais originel, celle du sino-japonais et celle de l’anglo-japonais, auxquelles correspondent des différences d’écriture.
Commençant à pouvoir être écrite à partir du 7e siècle (de notre ère), la langue japonaise a produit dès le 8e siècle de grands chefs d’œuvres littéraires, tant en poésie qu’en prose. Le premier monument littéraire, l’anthologie poétique du Man.yôshû (compilée au 8e siècle) contient des poèmes produits dès le 7e siècle. La beauté et le raffinement de certaines pièces font de ce recueil poétique un sommet rarement égalé par la suite. Le public francophone peut découvrir l’extraordinaire richesse de la littérature japonaise tout au long des siècles, et jusqu’à nos jours, grâce aux traductions de plus en plus nombreuses qui lui sont proposées.
Étudier le japonais à l'Inalco
Cursus
Le département prépare les étudiants à la Licence Langue, Littérature et Civilisation Étrangère et Régionale (LLCER), Asie et Pacifique, spécialité Japon. La Licence LLCER est un diplôme national, qui offre des passerelles et des débouchés variés au sein de l’INALCO comme en dehors. Par le nombre de ses étudiants et enseignants, la formation en japonais de l'INALCO est la plus importante non seulement en France mais aussi en Europe. Le flux de ses diplômés est supérieur à celui de la SOAS à Londres, l'autre grand centre de japonologie.
Objectifs
Le département a comme objectifs pédagogiques d’assurer des formations initiales et continues portant sur l’étude de la langue et de la civilisation du Japon (l'histoire, les institutions, la vie politique, économique et sociale, l'art, la littérature, la culture classique et moderne). Exigeante dans l'apprentissage de la langue écrite comme orale, cette formation donne aux étudiants non seulement des compétences linguistiques, mais aussi une rigueur et une capacité au travail.
Après deux ans de formation générale, quatre spécialisations sont proposées aux étudiants en L3 :
- Histoire et société du Japon contemporain
- Arts et littérature du Japon
- Interprétation et traduction technique
- Japon classique
Parcours professionnalisants
Les étudiants peuvent préparer la LLCER spécialité Japon en trois ans, mais ils peuvent également s’inscrire, au terme de leur première année, dans l’une des 5 filières suivantes :
- filière Commerce International (CI ou CPEI) ;
- filière Relations Internationales (RI) ;
- filière Didactique des langues (DID ou FLE) ;
- filière Communication interculturelle (CMI) ;
- filière Textes Informatique Multilinguisme (TIM).
Mobilité
Les meilleurs étudiants auront la possibilité d’aller étudier au Japon : le département d’Études japonaises de l’INALCO envoie depuis 2013 une soixantaine d’étudiants faire un stage linguistique et culturel d’un mois à Kanazawa et à Tôkyô. D’autre part, les étudiants plus avancés ont la possibilité d’aller étudier un an dans l’une des vingt universités japonaises avec lesquelles il a noué un partenariat.