Découvrir la langue
Son histoire et sa position géographique en font une langue à part dans le groupe des langues slaves auquel il appartient (et plus précisément des langues slaves du sud), particulièrement intéressante à étudier, aussi bien par rapport aux langues slaves qu’aux langues balkaniques.
Au IXe siècle, les événements et la clairvoyance politique de ses souverains ont permis à la Bulgarie d’accueillir les disciples des frères Cyrille et Méthode, créateurs de l’alphabet slave, et d’être ainsi le berceau de la première littérature écrite en vieux slave – faite d’abord de traductions de textes sacrés et liturgiques, puis d’œuvres originales. A partir de là, elles allaient être diffusées en Serbie, en Ukraine, en Russie, etc.
Au cours de son histoire, le bulgare a perdu la majeure partie de ses cas et est devenu une langue analytique, qui exprime les fonctions au sein de la phrase par des prépositions, tout comme le français. Il a développé très tôt un article défini postposé, et son système verbal, fondé sur l’opposition aspectuelle, est particulièrement riche avec, trait intéressant car quasiment unique en Europe, un mode médiatif. Un bon nombre de caractéristiques grammaticales et lexicales (nombreux emprunts au turc par exemple) le rapprochent singulièrement des autres langues balkaniques, telles que le roumain, le serbe, l’albanais, le grec moderne.
Le bulgare est actuellement la langue d’une littérature intéressante, celle d’un pays engagé sur la voie de la modernisation, de la démocratie, langue officielle d'un pays qui a toujours entretenu des relations culturelles privilégiées avec la France, langue de l'Union européenne depuis 2007.