Découvrir la langue
Membre de la grande famille austroasiatique, comprenant le khmer et le vietnamien, le môn est encore parlé de nos jours en Birmanie et en Thaïlande par un peu moins d’un million de locuteurs. C’est une langue non tonale mais possédant deux registres de voix.
Riche d’une longue histoire documentée par l’épigraphie depuis l’époque du royaume de Dvāravatī, mais aussi par des manuscrits sur olles recopiés dans les monastères bouddhiques, la littérature mône a été influencée par l’Inde et par le vocabulaire sanskrit et pāli.
S’il existe actuellement, au sein de l’Union du Myanmar, un État môn sur la côte de la mer Andaman avec Mawlamyaing (Moulmein) comme capitale, le peuplement môn s’étendait et s’étend toujours sur une aire de répartition bien plus large, des royaumes môns ayant existé dans le centre et le nord de l’actuelle Thaïlande ainsi que dans l’actuelle Basse-Birmanie avant l’arrivée des populations birmanes et thaïes et des principautés mônes se sont maintenues jusqu’au XVIe siècle voire jusqu’au XVIIe siècle avant d’être absorbées par la Birmanie.
On trouve actuellement des populations mônes en Basse-Birmanie et dans le sud de la Birmanie, mais aussi de nombreux groupes en Thaïlande, descendants de vagues successives de réfugiés depuis le XVIIe siècle jusqu’à nos jours.
Les Môns ont eu un impact culturel très fort sur les cultures birmane et thaïes (siamoise, shane, thaïe Lanna et lao entre autres), mais aussi khmère par le biais des Siamois, en leur transmettant le bouddhisme du theravāda. Ils ont donné directement leur écriture d’origine indienne aux Birmans. Les écritures des populations thaïes du Nord ainsi que l’écriture tham des Lao en sont également des adaptations.
Influencés pour les uns par le birman, pour les autres par le siamois en fonction de leur répartition géographique, il existe plusieurs parlers môns se différenciant par leur prononciation, mais mutuellement intelligibles et l’orthographe est un trait d’union entre tous ces parlers. On distingue ainsi une langue littéraire et des parlers oraux.
L’étude de la langue mône est donc d’un grand intérêt d’un point de vue historique, culturel et linguistique et permet d’apporter un éclairage sur le birman et le siamois par le jeu des emprunts réciproques.
L’Inalco offre, au sein du Département Asie du Sud-Est et Pacifique, deux cours d’initiation à la culture et à la langue mônes selon les disponibilités. Se renseigner auprès du secrétariat ASEP pour connaître les années d’ouverture de cet enseignement (Nota bene : l’enseignement du môn est actuellement fermé).