Éclairer les Langues O'

30 septembre 2024
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À la fin du XIXe siècle l’École des langues orientales est encore éclairée (et chauffée) au gaz. Ce système reste majoritaire à Paris jusqu’au début des années 1920, période où l’ampoule à incandescence commence à réellement le concurrencer. Suivant ce mouvement, l’École va progressivement adopter l’éclairage électrique, notamment à l’intérieur, et elle songe également à l’utiliser pour mettre en valeur sa façade.
Inalco. Façade sur la rue des Saints-Pères. Paris (VIIème arr.). Plaque de verre. Photographie de Charles Lansiaux (1855-1939), 3 février 1918
Inalco. Façade sur la rue des Saints-Pères. Paris (VIIème arr.). Plaque de verre. Photographie de Charles Lansiaux (1855-1939), 3 février 1918 © Charles Lansiaux / DHAAP‎
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Ainsi, en 1927, l’architecte en chef du bâtiment, Paul Barrias, demande à remplacer la rampe à gaz servant aux illuminations de la façade du 2 rue de Lille par une rampe électrique. Il explique dans une lettre que la rampe à gaz est hors d’usage, les tubes d’aciers la composant étant « rongés par la rouille »¹. De plus, ce système vétuste a déjà provoqué son lot d’accidents : plusieurs becs à gaz se sont détachés forçant les responsables du bâtiment à éteindre en urgence la façade.

Lettre de Paul Barrias du 30 novembre 1927, Archives nationales de Pierrefitte, F/21/5972
Lettre de Paul Barrias du 30 novembre 1927 © Archives nationales de Pierrefitte, F/21/5972‎

L’architecte propose d’abord de remplacer cette rampe par une autre, électrique cette fois. Malheureusement, l’opération étant estimée trop coûteuse, il est finalement décidé d’installer deux guirlandes souples garnies d’ampoules électriques². Ce système, moins dangereux, permettrait en plus à l’école de faire d’importantes économies.

Notice promotionnelle pour des douilles à baïonnettes étanches, Archives nationales de Pierrefitte, F/21/5972
Notice promotionnelle pour des douilles à baïonnettes étanches © Archives nationales de Pierrefitte, F/21/5972‎

Cependant, plusieurs responsables sont sceptiques face au projet, arguant que des initiatives semblables « endommageraient gravement, au point de vue de l’esthétique, la façade » d’autres bâtiments parisiens³. Il semble donc que ce projet de guirlande électrique décorative ait été abandonné. Aujourd’hui, il ne reste plus aucune image, ni de la rampe ni de la guirlande, sur la façade du 2 rue de Lille, les seules traces de ce projet étant les devis et plans proposés par les différentes sociétés.

Article issu de la série de récits historiques Flâneries dans l'histoire de l'Inalco qui met en lumière, chaque mois, un épisode singulier de l'histoire de l'institut.

Références

¹ Lettre de Paul Barrias du 30 novembre 1927, Archives nationales de Pierrefitte, F/21/5972.
² Notice promotionnelle pour des douilles à baïonnettes étanches, Archives nationales de Pierrefitte, F/21/5972.
³ Lettre de l’ingénieur conseil de l’administration des Beaux-arts au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts du 16 janvier 1929, Archives nationales de Pierrefitte, F/21/5972.