Être boursier à l’École des langues orientales vivantes

25 novembre 2024
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Le système des bourses connaît un fort développement dans la seconde moitié du XIXe siècle, facilitant le financement des études supérieures d’élèves assidus et talentueux. L’École des langues orientales s’inscrit rapidement dans cette dynamique.
J. Parot, Leurs Majestés se rendant au banquet offert, dans la nouvelle Bourse par la Chambre de Commerce de Marseille, gravure, s.d.
J. Parot, Leurs Majestés se rendant au banquet offert, dans la nouvelle Bourse par la Chambre de Commerce de Marseille, gravure, s.d. © DR‎
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Dès 1857, une lettre de Charles Hippolyte de Paravey appelle le ministère de l’Instruction publique à accorder des bourses « aux jeunes gens qui se destineraient à l’état de subrécargue [Personne choisie par un armateur ou un affréteur et embarquée sur un navire pour assurer la gestion de la cargaison, sa vente et le réapprovisionnement du navire pour le retour.] pour le commerce de l’Asie orientale ».

Charles Hippolyte de Paravey, lettre adressée au ministre de l’Instruction publique, 24 septembre 1857
Charles Hippolyte de Paravey, lettre adressée au ministre de l’Instruction publique, 24 septembre 1857 © Archives nationales de Pierrefitte, F17/4074‎

Finalement, en 1869, dans l’article 19 du décret du 8 novembre, le statut d’élève pensionnaire est défini. Cependant, certains aspects relatifs aux modalités d’obtention sont précisés ensuite, notamment par trois résolutions adoptées lors du conseil de perfectionnement du 17 juin 1876.

Registre du conseil de perfectionnement de l’École spéciale des langues orientales vivantes, séance du 17 juin 1876
Registre du conseil de perfectionnement de l’École spéciale des langues orientales vivantes, séance du 17 juin 1876 © Archives nationales de Pierrefitte, 62AJ/4‎

Seuls les élèves réguliers ayant déjà validé une année d’étude aux Langues orientales sont autorisés à postuler à l’obtention d’une pension. Les différentes demandes sont ensuite examinées par l’assemblée des professeurs, puis par le conseil de perfectionnement, qui arrête le nombre d’élèves boursiers et les sommes dont ils peuvent éventuellement bénéficier. A titre d’exemple, cette somme s’élève à 3000 francs en 1869, 4600 en 1876 et 4000 francs en 1910. La question de l’approbation de ces dossiers revient régulièrement dans les comptes rendus des conseils, occupant parfois la majorité de la séance.

Registre du conseil de perfectionnement de l’École spéciale des langues orientales vivantes, séance du 27 décembre 1876
Registre du conseil de perfectionnement de l’École spéciale des langues orientales vivantes, séance du 27 décembre 1876 © Archives nationales de Pierrefitte, 62AJ/4‎

Le ministère de l’Instruction publique n’est pas le seul à pouvoir accorder des bourses ou des pensions. Outre d’autres ministères, l’École peut aussi compter sur les financements d’autres organismes à l’instar des chambres de commerce. Ainsi, à partir de l’année 1872, la chambre de Marseille propose une bourse aux élèves de l’école originaires des Bouches-du-Rhône. Des fondations proposent également des bourses d’étude, comme la fondation Lyautey. Ces diverses sources de financements soulignent l’intérêt que de multiples acteurs, politiques ou économiques, prêtent aux élèves des Langues O’.

Article issu de la série de récits historiques Flâneries dans l'histoire de l'Inalco qui met en lumière, chaque mois, un épisode singulier de l'histoire de l'institut.

Lettre du président de la chambre de commerce de Marseille adressée à l’administrateur de l’École spéciale des langues orientales vivantes, 4 novembre 1876
Lettre du président de la chambre de commerce de Marseille adressée à l’administrateur de l’École spéciale des langues orientales vivantes, 4 novembre 1876 © Archives nationales de Pierrefitte, 62AJ/39‎