Découvrir la langue
La famille linguistique tupi-guarani est très étendue, du sud de la Guyane française jusqu’au nord de l’Argentine en passant par le Brésil, le sud de la Bolivie et tout le Paraguay. Mais dans ces États-Nations, le statut juridique et symbolique des langues relevant de cette même famille linguistique est très varié : minoritaire, régional ou national.
Au Brésil, les langues dites « tupi » ont un statut minoritaire et ethnique alors même que dans l’imaginaire national le « tupi » a un rôle fondateur important. En Bolivie, le guarani parlé dans le Chaco est minoritaire par rapport à l’aymara ou au quechua mais il commence à être peu à peu revalorisé. En Argentine, dans la province de Corrientes, le guarani est désormais reconnu comme officielle, au niveau régional. Au Paraguay, le guarani est officiel au même titre que l’espagnol.
Il est parlé par 90% de la population paraguayenne et reconnu comme symbole même de la nation, alors même que seuls 2% de la population se reconnaît comme indienne. Les relations entretenues par la population paraguayenne envers le guarani sont complexes : il est un objet de fierté nationale mais aussi synonyme de faible statut socio-économique. La vigueur de l’attachement contradictoire de la population envers le guarani, la vitalité de ses manifestations culturelles et la forte reconnaissance politique dont il bénéficie au Paraguay rendent son étude particulièrement intéressante.
Les enseignants
Capucine Boidin est professeure des universités en anthropologie à l’université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 / IHEAL (Institut des Hautes Études d’Amérique Latines). Elle est chargée du cours de guarani pour l’Inalco.
Élodie Blestel est maîtresse de conférences en linguistique à l’université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 / Département EILA (Études Ibériques et Latino-Américaines).
Joaquín Ruiz Zubizarreta est doctorant en anthropologie social et ethnologie à L'École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).