Transmission linguistique au sein du cercle familial : pourquoi, pourquoi pas et comment ?

La transmission ou non des langues au sein de l’espace familial représente un sujet de recherche captivant et fait notamment émerger le cas des familles migrantes. La constitution d’un environnement plurilingue au sein de l’espace familial intéresse notamment de nombreux champs de recherche tels que la sociolinguistique ou la didactique des langues. De nos jours, il semble plus que nécessaire de prendre en considération l'aspect complexe de la transmission linguistique, à travers l'espace familial et ses situations variées. Finalement, choisit-on simplement de transmettre ou non une langue ? Et pour quelles raisons le faisons-nous ou ne le faisons-nous pas ?

Quels rôles endossent les acteurs qui constituent l’espace familial dans la transmission des langues ?
 
L’intérêt porté à la transmission des langues amène à considérer les membres qui constituent l’espace familial et leurs rôles au sein de l’organisation linguistique. Les parents endossent des fonctions essentielles au développement de l’enfant et initient la transmission des langues. Pourtant, les enfants restent aussi des acteurs importants au sein de l’espace familial puisqu’ils se retrouvent au centre des décisions linguistiques et qu’ils ont le pouvoir de les influencer.
 
1. Rôle des parents dans l’acquisition langagière du nouveau-né et importance du cercle familial 

Avant de parler de la transmission des langues, il est possible de soulever le rôle fondamental des parents, mais aussi de l’environnement social de l’enfant, dans l’acquisition de la langue comme outil de communication. Sans pour autant dresser une description exhaustive du développement langagier du nouveau-né, il semble important de mettre en avant les influences multiples de son environnement. Dans la période pré-linguistique, le nourrisson prend conscience des sons qui l’entourent et les distingue. Il est notamment capable de reconnaître les voix humaines en distinguant les sons produits dans son entourage. Durant son activité vocale qu’il est possible d’associer à des babillages, le nouveau-né produit des unités de sons, appelées phonèmes, qui ont la caractéristique d’être beaucoup plus variées que celles produites par un adulte. Ce phénomène s’explique notamment par l’acquisition de la langue maternelle qui passe par l’appropriation des traits suprasegmentaux de la langue : sa prosodie, soit le rythme de la langue, ses intonations, ses accents et ses tons. L’enfant passe en effet par une phase de discrimination phonétique afin de mieux appréhender les sons et les distinguer de façon catégorielle telle que nous le faisons en tant qu’adulte. Sans rentrer dans des digressions, cette démonstration de l’acquisition langagière chez l’enfant montre déjà que, très tôt, l’enfant prend conscience de son environnement et l’écoute attentivement. Le cercle familial représente en ce sens un espace significatif à la constitution et au développement de la langue, mais aussi des langues, chez l’enfant.

Screen de la vidéo Patricia Kuhl: le génie linguistique des bébés.
Screen de la vidéo Patricia Kuhl: le génie linguistique des bébés. © DR‎

Screen provenant de la vidéo “Patricia Kuhl : le génie linguistique des bébés” de la chaîne TED Talk sur Youtube. Une expérience menée auprès des nouveau-nés concernant leur exposition à un input différent.
 
Les études dédiées à l’acquisition langagière chez l’enfant montrent qu’une exposition importante à la langue, c’est-à-dire à l’input, contribue au développement de la réception et de la production de la langue. Son acquisition ne peut être réussie que si l’enfant est exposé à des interactions à la fois régulières et dyadiques, c’est-à-dire des interactions qui se complètent et qui sont réciproques. Des expériences menées auprès des enfants exposés à la radio et à la télévision ont montré que l’exposition sonore et visuelle ne suffisait pas à engager un processus d’apprentissage. L’échange humain reste à cet effet primordial et se compose notamment de stratégies dites métalangagières. Perçues comme des “directives pragmatiques” engagées de manière consciente par les parents, elles représentent une forme d’étayage permettant à l’enfant de mieux cerner les mécanismes de la langue. Ainsi, toutes informations sur les mots, toutes directives initiées par les parents pour corriger l’enfant, sont toutes sortes de stratégies qui mettent en avant leur rôle actif dans l’acquisition langagière de l’enfant. 
 
2. Rôle des parents et de l’environnement social de l’enfant dans le développement de l’enfant 

De nombreuses recherches de différentes inclinaisons (psychologique, sociolinguistique, cognitive, linguistique acquisitionnelle) se sont penchées sur les formes d’apports prodigués par les parents et leurs conséquences sur le développement cognitif, identitaire, langagier et émotionnel des enfants. Le travail de Karen Watson-Gegeo (2004) porté sur l’acquisition de la langue seconde, expose par exemple l’origine du processus cognitif dans lequel l’enfant traite ses informations, acquiert et emploie ses langues. À la lumière de nouvelles recherches, la chercheure constate que les capacités cognitives ne résultent pas de phénomènes génétiques étant donné que le génome humain ne peut contenir toutes les informations nécessaires. La connaissance de l’Homme, et donc de l’enfant, tire plutôt ses origines des interactions avec son environnement qui l’influence et l’aide à se développer. De la même façon, la chercheure Jouët qui s’est penché sur le processus identitaire, souligne la place de l’Autre dans la construction du Je. Selon elle, « l’identité de la personne se compose aussi dans l’altérité, dans l’affirmation de l’appartenance et par là aussi de la différence, affirmation qui se repère dans les usages » (2000 : 504). En cela, l’enfant se construit avec et par les autres, mettant en évidence le rôle majeur de la famille, de même que l’environnement social de l’enfant, dans son développement à la fois cognitif et identitaire. 
 
Politiques linguistiques familiale, un espace de transmission et de maintien des langues

Le cercle familial représente un terrain de recherche et d’observation nécessaire à la compréhension de la (non) transmission linguistique intergénérationnelle. Il est alors possible de soulever le terme de « politique linguistique familiale » qui s’apparente à l’organisation linguistique régit, consciemment ou non, par les acteurs qui composent cet espace. Cette organisation retient notamment l’attention des chercheurs dûe à sa relation directe avec la préservation ou la disparition des langues, à une échelle familiale voire mondiale. Elle permet en cela de mieux comprendre les enjeux mais aussi les rapports des locuteurs face à leurs pratiques langagières. Les recherches menées sur la politique linguistique familiale, bien que récentes, mettent en avant la circulation des langues au sein de l'espace familial. Elles s'intéressent ainsi au rapport des locuteurs face aux langues pour mieux comprendre leurs dynamiques. Les questionnements sur ce sujet sont vastes et amènent à considérer une part de complexité au sein de chaque foyer. Les recherches de Shahzaman Haque portées sur la politique linguistique familiale (2019) et sur la transmission linguistique intergénérationnelle (2010) amènent une grande réflexion sur la place des langues natives au sein des familles migrantes. Elles soulèvent différentes notions telles que les représentations des locuteurs et leurs attitudes face aux langues, mettant en avant les diverses formes d’influences liées au contexte social, culturel, identitaire voire personnel sur la transmission linguistique.   

1. Influence externe sur la politique linguistique familiale 

Les chercheurs Abdeljalil Akkari et Nilima Changkakoti (2009) dont l’intérêt s’est tourné vers les relations entre parents et enseignants, se sont rendus compte de la position délicate de chaque acteur. La famille, issue du contexte migratoire, et l’école se confrontent à des « logiques socialisatrices » (2009 : 106) différentes et sont alors amenées à négocier avec la réalité de chacun. Leur objectif commun, qui est la réussite scolaire de l’enfant, se réalise souvent dans un contexte tendu dû à un décalage entre leurs démarches et leurs besoins. L’école sollicite l'intérêt de la famille dans la scolarisation de l’enfant en cherchant une attitude positive et bienveillante portée sur ses démarches. Pourtant, les enseignants sont susceptibles de réagir différemment face à la situation familiale des enfants et peuvent porter une attitude froide face au bilinguisme migratoire.
 
Les premières littératures scientifiques dédiées à l’étude du bilinguisme montrent effectivement une image négative de la langue native. Perçue comme un élément perturbateur dans l'acquisition de la langue du pays de résidence, les représentations négatives la concernant continuent d’être véhiculées bien que les nouvelles recherches aient permis de déconstruire l’idée d’un bilinguisme migratoire handicapant. Cette réticence contraint donc les familles à questionner voire redéfinir leur organisation linguistique pour mieux s’ajuster aux besoins de leurs enfants. 
 
2. Influence interne sur la politique linguistique familiale 

Si cet exemple expose la pression sociale comme facteur d’influence extérieur sur la politique linguistique familiale, les recherches de Janice Nakamura (2019) soulève un facteur interne, concernant directement les parents. Son travail porté sur le développement d’un bilinguisme actif chez les enfants au Japon, l’amène à considérer la notion de Parent’s Impact Belief ou Conviction d’influence des parents, selon la traduction de Anna Ghimenton (2000). Il s’agit de la croyance selon laquelle les parents exercent une forme de contrôle sur les pratiques langagières des enfants. Cette conviction d’influence se rapporte alors à « leur volonté, leur détermination, leur capacité et leur confiance à jouer un rôle actif dans le développement bilingue de leurs enfants »[1] (2019 : 2).
 
Lorsque le parent est convaincu que son usage d’une langue influence les pratiques langagières de son enfant, on parle alors de Strong Impact Belief. À l’inverse, lorsqu’il considère que l’usage d’une langue a peu d’incidence sur ses pratiques langagières, il est possible de parler de Weak Impact Belief. La définition de cette notion permet de comprendre que la croyance et la confiance des parents jouent un rôle décisif dans leurs choix linguistiques et leurs stratégies d’interactions au sein de l’espace familial. Le développement langagier de l’enfant mais aussi les langues constitutives de son répertoire langagier dépendent ainsi de cette conviction d’influence.
 
D’autres études qui se sont également intéressées à la transmission linguistique intergénérationnelle ont pu apporter une forme d’étayage de cette notion. Janice Nakamura cite notamment les recherches de Gabriela Pérez Báez (2013) menées auprès de parents immigrés dont les enfants sont nés aux États-Unis. Elle constate d’abord que les parents ont fait le choix de ne pas transmettre ni de maintenir leur langue native au sein de leur maison. Ce choix s’explique notamment par leur faible conviction de pouvoir, ou de devoir, influencer l’acquisition linguistique de leurs enfants. D’autre part, les parents considèrent que les enfants sont incapables de comprendre leur langue native, issue des langues zapotèques, et choisissent alors d’employer une autre langue. Il est alors possible d’y entrevoir une forme de découragement et de contrainte liée aux choix linguistiques. D’autres recherches telles que celles de Roma Chumak-Horbatsch (2008) mettent également en avant la faible conviction d’influence des parents. Si les enfants ne sont pas directement liés aux choix linguistiques, la considération des langues dominantes, notamment de leur pouvoir, suffit à remettre en question leur capacité à influencer les pratiques langagières des parents. Ainsi, la reconnaissance de l’anglais comme langue rayonnante mais aussi langue majoritairement employé auprès des enfants, entraîne les familles migrantes à reconsidérer leurs stratégies linguistiques.
 
Finalement, l'organisation des langues ainsi que les objectifs des parents sont susceptibles de changer au cours des situations que les acteurs rencontrent, remettant ainsi en question la possibilité d'une transmission linguistique. 
 
Transmission des langues et des expériences
 
Pour aller plus loin, Janice Nakamura explique que la notion s’articule autour des expériences personnelles des parents. Les familles qu’elle interviewe expliquent ainsi que leur désir de transmettre l’anglais provient de leur volonté de créer un environnement similaire avec leur enfant mais aussi de les préparer à un environnement déjà bilingue :

Bien que la conviction d’influence s'articule autour d’autres facteurs, tels que le soutien des conjoints, l’influence des pairs ou encore le soutien de la communauté, il semble intéressant de soulever l’idée de transmission d’expériences.
 
Les recherches que j’ai pu mener auprès de parents désirant développer chez leurs enfants un bilinguisme franco-anglais soulèvent notamment cette idée. Les profils évoquent naturellement leurs expériences personnelles afin d’aborder leurs stratégies linguistiques. Les témoignages montrent leur désir d’accompagner leurs enfants dans leur acquisition de l’anglais, de sorte qu’elle reste saine, positive et efficace.
 
En s’appuyant sur le récit de vie de chacun, on comprend que les difficultés rencontrées durant le processus acquisitionnel de leur-s langue-s (sentiment de honte, manque de confiance et de légitimité, conflit identitaire…) encouragent les parents à transmettre des expériences différentes. À l’inverse, les expériences qui ont semblé bénéfiques aux parents (acquisition de la langue en milieu familial, utilité de l’anglais...) sont envisagées auprès des enfants.
Qu’il s’agisse de stratégie de reproduction ou d’évitement, le vécu personnel des parents porte une place importante dans la façon dont les langues sont transmises.
 
Quelles ouvertures ?
 
L’étude des politiques linguistiques familiales et de la transmission linguistique amène à se questionner sur les méthodes d’enquêtes appropriées et à cerner les objectifs des recherches. Tout d’abord, la compréhension des pratiques langagières chez les sujets nécessite que le chercheur s’intéresse au contexte dans lequel chacun évolue. Il s’agit alors d’accéder au récit de vie des sujets par le biais d’une approche biographique ce qui mène à une forme de collaboration et de partage de connaissance. À la lumière des recherches menées auprès des sujets, la rétrospective de leurs expériences leur a permis de revaloriser leurs parcours, de manifester de l’indignation envers des souvenirs douloureux et d’une certaine façon de se réconcilier avec leur passé. Ce travail presque thérapeutique permet également de lancer une réflexion et de soulever l’intérêt des locuteurs sur leurs pratiques langagières auprès de leurs enfants mais aussi celles de leurs proches sur eux.
 
Ces recherches mettent en avant une relation interdépendante entre le champ de la sociolinguistique et celui de la didactique des langues. En effet, si l’intérêt de la sociolinguistique reste le sujet et son usage de la langue, il touche certainement à des questions qui concerne l’enseignement de la langue (Guérin, 2011). D’autre part, dans le domaine de la didactique du français, la place du sujet reste centrale et l’intérêt se tourne également vers son usage de la langue. La chercheure Andréa Young (2016 et 2015) s’est notamment questionnée sur la façon dont les politiques linguistiques éducatives dans les écoles, prennent en considération le « bilinguisme émergent » des enfants. Il s’agit ainsi d’amener de nouvelles réflexions sur la bienveillance et la reconnaissance des pratiques langagières de chacun, et enfin de considérer de meilleures approches pour l’apprentissage et l’enseignement des langues.
 
Song-Uyen LE, titulaire d’un master 2 (M2) en didactique des langues (DDL) à l’Inalco
 
Références
 
Akkari, A. et Changkakoti, N. 2009. « Les relations entre parents et enseignants ». Dans La Revue internationale de l'éducation familiale, vol. 25, n° 1. p. 103−130.
URL : https://doi.org/10.3917/rief.025.0103
 
Bernicot, J. 1998. « L’acquisition du langage : Étapes et théories ». Dans R. Ghiglione & J.F. Richard (Eds.), Développement et intégration des fonctions cognitives. Cours de Psychologie. Vol. 3 Paris : Dunod. (2e édition, 1er édition, 1994). p. 420-439. Consulté le 5 septembre 2021.
DOCUMENT  : https://slpemad.files.wordpress.com/2015/04/chap1998b.pdf 
 
Billiez, J. 2007. « Être plurilingue, handicap ou atout ». Dans Écarts d’identité, n°111. p. 88-99. Consulté le 1 septembre 2021.
URL : https://maledive.ecml.at/LinkClick.aspx?fileticket=ofhcqwe9cPM%3D&portal
 
Guérin, E. 2011. « Sociolinguistique et didactique du français : une interaction nécessaire ». Dans Le Français aujourd’hui, n° 174. p. 139 - 144. Consulté le 4 septembre 2021.
URL : https://doi.org/10.3917/lfa.174.0139 
 
Ghimenton, A. 2008. « Acquisition plurilingue chez un jeune enfant de Vénétie : étude de la fréquence d'usage des langues et des indices pragmatiques lors des interactions familiales » Dans Linguistique. Université Stendhal - Grenoble III. Consulté le 4 septembre 2021.
URL : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00466372v2/document
DOCUMENT :  http://www.inalco.fr/sites/default/files/asset/document/ghimenton-2008.pdf    (pdf / 3.38Mo)   
 
Haque, S. 2010. « Transmission des langues natives aux deuxièmes générations: le cas de la diaspora indienne en Europe nordique et occidentale ». Dans Travaux neuchâtelois de linguistique, n° 52. 29-50. Consulté le 4 septembre 2021.
URL : https://hal-inalco.archives-ouvertes.fr/hal-02770065/document 
 
Haque S. et al. 2019. « Politique linguistique familiale : enjeux dynamiques de la transmission linguistique dans un contexte migratoire ». LINCOM GmbH. p. 18-21. Consulté le 4 septembre 2021.
DOCUMENT :  http://www.inalco.fr/sites/default/files/asset/document/haque2019a.pdf     (pdf / 713.21Ko)
 
Jouët, J. 2000. « Retour critique sur la sociologie des usages ». Dans Réseaux. Communication - Technologie - Société, vol. 18, n°100. Consulté le 5 septembre 2021.
URL : https://www.persee.fr/doc/reso_0751-7971_2000_num_18_100_2235
 
LE, Song-Uyen. 2021. « La part d’implication des adultes dans la gestion langagière et identitaire des enfants bi-plurilingues : le cas des parents ». Mémoire de Master 2 en Didactique des Langues, sous la direction de C. Peigné, INALCO, Paris.  208 pages.
 
Nakamura, J. 2019. « Parents’ Impact Belief in Raising Bilingual and Biliterate Children in Japan ». Dans Psychology of Language and Communication, vol. 23, n° 1. p. 137 - 161. Consulté le 4 septembre 2021.
URL : https://doi.org/10.2478/plc-2019-0007 
 
Watson-Gegeo, K.A. 2004. « Mind, Language and Epistemology: Toward a Language Socialization Paradigm for SLA ». Dans Modern Language Journal. Consulté le 6 septembre 2021.
URL : https://www.academia.edu/7334780/Mind_Language_and_Epistemology_Toward_a
 
Young, A., et Mary, L. 2016. « Autoriser l’emploi des langues des enfants pour faciliter l’entrée dans la langue de scolarisation. Vers un accueil inclusif et des apprentissages porteurs de sens ». Dans La Nouvelle Revue de l'adaptation et de la scolarisation, vol. 73, n° 1. p. 75-94. Consulté le 5 septembre 2021.
URL : https://doi.org/10.3917/nras.073.0075
 
Vidéo en ligne
 
Vidéo explicative de la phase pré-linguistique des nouveau-nés et de l’influence des langues sur son cerveau [Patricia Kuhl : le génie linguistique des bébés]
URL : https://www.youtube.com/watch?v=G2XBIkHW954   -   (à partir de 3:46)

Notes

[1] De ma propre traduction. La citation originelle : “their willingness, determination, ability, and confidence in playing an active role in their children’s bilingual development.”