Langues anciennes, une histoire vivante : l'enseignement moderne des langues orientales anciennes à l'Inalco
Comment le temps affecte-t-il une langue ?
Enseigne-t-on une langue ancienne comme une langue vivante ?
L’Inalco affiche souvent comme mission l’enseignement des langues vivantes. Mais tant l’histoire de l’établissement que la pratique pédagogique actuelle montrent la complexité des relations entre le présent et le passé d’une langue, entre la culture contemporaine et la culture classique.
Les programmes d’enseignement de l’Inalco regorgent de ce que j’appellerai volontiers des « trésors » tant ces cours des langues anciennes ou classiques ne prennent que rarement la lumière.
Dix-neuf enseignants répondent ici aux questions sur le rôle des langues anciennes dans la formation de nos étudiants et sur les méthodes employées.
Malais classique, japonais classique, sanskrit, hébreu biblique, arabe classique, tamoul classique, vieux russe, arménien classique, géorgien classique, chinois classique, hanmun coréen, proto-mandé sont abordés ici de manière vivante.
« Il faut envisager l’homme à toutes les époques de l’histoire, sous l’influence de tous les climats, sous l’empire de tous les systèmes religieux ou politiques. … Plus les nations qui sont l’objet de nos recherches s’éloignent du cercle étroit dans lequel nous vivons …, nous nous sentons entraînés par un intérêt toujours croissant et un attrait irrésistible. … Cependant une telle étude ne saurait porter des fruits réels pour celui qui ne s’y est point rendu propre par de longues et pénibles préparations.
Deux moyens principaux s’offrent pour atteindre ce but, les voyages et l’étude des langues. La connaissance des langues peut dispenser de la fatigue des voyages… elle a d’ailleurs l’avantage de faire disparaitre la distance des temps comme celle des lieux. » (Antoine-Isaac Silvestre de Sacy, discours publié en 1861)
Madalina VARTEJANU-JOUBERT
Maître de conférences en Histoire ancienne du Proche-Orient et Littérature hébraïque ancienne