Préjugés linguistiques subis par les témoins et les praticiens du droit parlant une langue africaine : une étude de cas sud-africaine

L'Afrique du Sud compte 12 langues officielles qui bénéficient d'une protection et d'une promotion constitutionnelles, mais le système juridique et la profession sont réglementés par l'usage exclusif de l'anglais.
Dans cette présentation, je donnerai un aperçu des défis linguistiques auxquels sont confrontés les témoins et les praticiens du droit, ainsi que de leur impact sur l'accès à la justice et l'obtention de la justice. Ce faisant, je présenterai une critique de la politique actuelle de monolinguisme des procès-verbaux judiciaires et de ses effets sur la qualité de l'interprétation dans les tribunaux. J'identifierai et discuterai les lois et les politiques qui soutiennent une approche exclusivement anglophone dans l'enseignement et la pratique du droit. Je m'appuierai sur divers exemples tirés de la jurisprudence à des fins pratiques.
La présentation se terminera par des recommandations, notamment des projets de recherche en cours, fondés sur la discipline de la linguistique judiciaire et juridique, visant à relever les défis identifiés.
A propos du séminaire
L’objectif de ce séminaire est d’accompagner les M2 et doctorants et doctorantes intéressés par l'utilisation de pratiques langagières dans des contextes comme la famille, l'école, le travail, la santé ou la justice, traversés d'enjeux de pouvoir et d'inégalités. Une place importante est laissée aux approches méthodologiques et cadres théoriques pertinents (sociolinguistique interactionnelle, sociolinguistique critique, sociologie du langage, analyse de discours, anthropologie linguistique, anthropologie politique etc.) et à la circulation de savoirs issus de zones géographiques et traditions académiques variées afin de mettre en lien l'étude des pratiques langagières avec des problématiques socio-anthropologiques et politiques contemporaines.
Avec le soutien de l’Ecole Doctorale de l’Inalco et de l’UMR SeDyL.