Prix pour le meilleur premier ouvrage en études méditerranéennes décerné à Andreas Guidi
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Résumé de l'ouvrage
"Generations of Empire" est remarquable pour plusieurs raisons. En se concentrant sur l'île de Rhodes dans l'est de la Méditerranée pendant la première moitié du XXe siècle, lorsque la région multiethnique du Dodécanèse est passée de la domination ottomane à la domination italienne, ce livre examine une société en transition entre un empire prémoderne et un empire colonial moderne. En mettant l'accent sur les continuités plutôt que sur les ruptures, Guidi recadre le colonialisme italien en Méditerranée comme un phénomène post-ottoman et réunit deux champs historiographiques qui ont tendance à travailler séparément : l'histoire italienne et ottomane. En montrant comment l'Italie a construit son empire en s'engageant avec des empires préexistants, Guidi encourage une lecture selon laquelle les empires prémodernes et multiethniques ont été remplacés, non pas par des États-nations modernes, mais par des puissances coloniales modernes. Il complexifie ainsi la dichotomie conventionnelle entre empire et État-nation. De plus, son focus sur la vie quotidienne des habitants locaux met en lumière les manières dont les gens naviguaient entre diverses appartenances ethniques et religieuses, différents niveaux de citoyenneté italienne et les structures de pouvoir locales et impériales. En racontant les trajectoires diverses des familles et des individus grecs orthodoxes, juifs, catholiques et musulmans, "Generations of Empire" est aussi un livre sur la mobilité en Méditerranée moderne et le remodelage des appartenances entre communautés et nations en une époque de transformation géopolitique profonde.
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Biographie de l'auteur
Andreas Guidi est maître de conférences en histoire à l’Inalco, membre titulaire au CREE et membre associé du CETOBaC. Ses recherches portent sur les sociétés impériales et post-impériales en Europe du Sud-Est, à savoir les interactions entre l’Italie et les mondes ottoman et hambourgeois. Son projet de recherche actuel interroge la transformation territoriale de la Méditerranée au XXe siècle à travers le prisme des trafics illicites.
Il est un historien contemporanéiste avec un intérêt particulier pour la fin du XIXe et le début du XXe siècle. Ses recherches portent sur les contacts entre des aires tels que l’Europe du Sud-Est, la Méditerranée, l’espace ottoman et l’Italie.
Dans son travail de thèse rédigé en cotutelle entre l’EHESS et l’université Humboldt de Berlin, il a analysé la transformation politique et sociale d’une province ottomane à une colonie de l’Italie fasciste. En prenant comme prisme la ville de Rhodes, sa thèse s’est concentrée sur l’impact de cette transformation sur les rapports entre les générations et les représentations de la jeunesse. Son étude vise à proposer une histoire connectée des empires en Méditerranée à l’époque contemporaine, à penser l’empire fasciste dans sa dimension post-ottomane. L’approche générationnelle offre en outre un cadre pour investiguer les rapports entre l’État, les différentes institutions communautaires, et les familles locales.
Son projet actuel interroge l’histoire de la contrebande en Méditerranée contemporaine. Il se concentre sur l’Europe du Sud-Est comme espace de passage pour des différentes formes de trafic (armes, stupéfiants, personnes). Dans ce projet, il explore la manière dont la contrebande est définie, pratiquée et combattue. Je m’intéresse surtout aux transformations de l’espace (cultivation, production, commerce et consommation des produits illicites), à l’internationalisation du droit et des dispositifs de surveillance des trafics, ainsi qu’aux trajectoires transnationales des hommes et des femmes impliquées dans les trafics.