Master Class du Prof. François Héran : Syriens, Irakiens, Afghans, Ukrainiens Quel accueil en Europe depuis 2010 ?
Fondation
Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, agrégé de philosophie, titulaire d’une thèse de 3e cycle et d’une thèse d’État en anthropologie, François Héran a séjourné plusieurs années en Espagne et en Bolivie, avant de diriger la division des enquêtes et études démographiques de l’INSEE (1993-1998), puis l’Institut national d’études démographiques (1999-2009).
Depuis 2017, il anime l’Institut Convergences Migrations coordonné par le CNRS, où sont affiliés quelques 650 chercheurs.
La chaire Migrations et Sociétés
« Selon le dernier bilan de l’ONU, 244 millions de personnes vivaient à l’étranger en 2015, dont près de 20 millions de réfugiés. Au-delà d’une actualité brûlante, révélatrice de tensions majeures dans nos sociétés, la question des migrations internationales doit être abordée par le biais de méthodes sérieuses prenant en compte la diversité des phénomènes migratoires et des questions qu’ils soulèvent. Dans ce domaine, plus que dans tout autre, les idées reçues circulent, parfois imperméables aux faits.
L’Assemblée du Collège de France a ainsi décidé de créer une chaire Migrations et sociétés et de la confier à François Héran, directeur de recherche à l’INED, l’Institut national d’études démographiques. « Cette création reconnait non seulement la nécessité d’étudier ces phénomènes de façon aussi scientifique que possible mais elle met en avant les interactions entre migrations et sociétés : il n’y a pas de sociétés sans migrations et les migrations modifient durablement les sociétés. Mon programme ne prétend pas trancher toutes les questions sur la place de l’immigration dans la société : il entend les poser dans le respect des faits », estime ce dernier. »
Dans le cadre de cette chaire, François Héran aborde les migrations internationales dans leur diversité : migrations volontaires ou forcées, migrations du Sud vers le Nord mais aussi du Sud au Sud et du Nord au Sud, migrations ordinaires ou extraordinaires. Il s’intéresse également aux liens entre migrations et sociétés : politiques migratoires, traitements administratifs, mobilisations citoyennes, catégories populaires et catégories savantes, rapports entre migrations et religions, argumentaires échangés dans le débat public, décalage entre perception et réalité…
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Source : Collège de France. Communiqué de presse : Le Collège de France crée une chaire « Migrations et sociétés » et la confie à François HERAN, directeur de recherche à l’INED, 2018, France : Paris.
La Master Class
La Master Class portait sur le sujet « Syriens, Irakiens, Afghans, Ukrainiens Quel accueil en Europe depuis 2010 ? » et s'est tenue le jeudi 2 février 2023 à la Fondation Inalco.
Lors de sa Master Class, François Héran commence par nous rappeler que la décision prise par la chancelière allemande d’accueillir plusieurs centaines de milliers de réfugiés Syriens a été perçu par certains en Europe comme une « ouverture des vannes ». Cette décision a permis à 800 000 Syriens de trouver en l’Europe une terre d’accueil. Du côté de la présidence française, on relève à chaque crise migratoire la nécessité d’y répondre en « prenant la part de cet effort ». Mais F. Héran nous interroge ; la France a-t-elle vraiment pris sa part dans l’accueil des réfugiés Syriens, Afghans et Ukrainiens?
En effet, la France représente 15% de la population de l’Union Européenne. Or, il ajoute, elle n’a reçu que 3% des demandes d’asiles de migrants Syriens et 4% des Ukrainiens. Alors pourquoi la France a si peu attirée les réfugiés? En cas de conflit, les populations préfèrent au moins dans un premier temps rejoindre les régions limitrophes car cela facilite leur rapatriement en cas d’amélioration du conflit. Du reste, les réfugiés notamment ukrainiens se sont tournés vers des pays à la diaspora ukrainienne importante car une solidarité communautaire s’y est rapidement mobilisée. Les diasporas en ont alors pris la responsabilité à la place des Etats. Finalement, le Prof. F.Héran le constate, « nous sommes très loin d’avoir pris notre part ».
Si vous avez manqué l’évènement ou si vous avez simplement envie de le réécouter, vous pouvez dès à présent avoir accès à sa retransmission sur You Tube et en format podcast sur Spotify ou Acast.
Yout Tube : https://www.youtube.com/watch?v=1fh52Zqddrg
Spotify : https://open.spotify.com/show/3rLnXAPap3ew8rCBuCXmkj
Acast : https://shows.acast.com/masterclasses-fondation-inalco