À la rencontre d'Irène Bellier, anthropologue spécialiste des peuples autochtones

25 juin 2024
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« Portraits de chercheur(e)s en études aréales » (PEA) pose un regard sur le parcours académique et le travail de recherche et d’enseignement des chercheur(e)s et enseignant(e)s spécialistes d'une aire culturelle donnée. Chaque mois, découvrez en vidéo et en podcast, un entretien avec un(e) de ces spécialistes.
Irène Bellier
Irène Bellier et Bastien Sepulveda (Collection PEA) © Dimitri Galitzine‎
Contenu central

La collection ​« Portraits de chercheur(e)s en études aréales » (PEA) est une série d'entretiens grand format réalisée par l'Inalco dans le cadre du projet d'établissement Digital Paris Research School of Area Studies (D-PaRSAS). Déposée sur l'archive ouverte MédiHal, cette série de portraits rejoint un ensemble de collections de la plateforme Language and Cultural Area Studies (LaCAS). Ces collections visent à constituer un patrimoine scientifique vivant et libre d’accès de la recherche sur les langues, sociétés et cultures du monde.

Portrait grand format

Vidéo : De l'Amazonie aux Nations unies : une anthropologie politique des peuples autochtones. Un entretien avec Irène Bellier (CNRS)

Podcast :

Irène Bellier
Irène Bellier (Collection PEA) © Dimitri Galitzine‎

Irène Bellier est anthropologue, directrice de recherche émérite au CNRS et membre du Laboratoire d’anthropologie politique (LAP, UMR 8177). Dans cet entretien, elle revient sur son parcours et les terrains de ses recherches, de l’Amazonie péruvienne jusqu’au mouvement international des peuples autochtones, en passant par les institutions du pouvoir - l’ENA, la Commission européenne et l’ONU. Il y est également question des travaux qu'Irène Bellier a menés dans le cadre du programme de recherche « Échelles de gouvernance, les Nations-Unies, les États et les peuples Autochtones : l'autodétermination au temps de la globalisation » (SOGIP) qu'elle a piloté entre 2010 et 2015, ainsi que du réseau « Justice et droits des peuples autochtones » (JUSTIP) qu'elle anime depuis 2017.

Diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris en 1976, et docteure en ethnologie et anthropologie sociale de l’EHESS en 1986, elle débute sa carrière en menant une thèse sur les rapports entre les femmes et les hommes dans une société amérindienne d’Amazonie péruvienne, les Mai huna (Tukano occidentaux, qui sera publiée sous le nom El temblor y la luna. Ensayo sobre las relaciones entre las mujeres y los hombres mai huna (IFEA, 1991). Elle s'oriente ensuite vers l’anthropologie des institutions et du politique, étudie la formation des élites à l’ENA (L’Ena comme si vous y étiez, 1993) et la diversité culturelle de la Commission européenne aboutissant à la parution du rapport An Anthropology of the European Union. Building, Imagining and Experiencing the New Europe (Routledge, 2000).

A partir de 2001, elle se spécialise sur le mouvement international des peuples autochtones et leurs droits en observant les travaux dédiés à ces questions au sein des Nations Unies. Elle a été vice-présidente du GEMDEV (Groupe d’étude de la mondialisation et du développement) et également vice-présidente, puis présidente du GITPA (Groupe International de Travail pour les Peuples Autochtones).

Parallèlement, elle participe à la fondation du LAIOS, le Laboratoire d'anthropologie des institutions et des organisations sociales (CNRS-EHESS), qu'elle a dirigé, et au sein duquel elle a assumé la responsabilité scientifique du SOGIP, un programme de recherche collectif et international sur les échelles de gouvernance et les droits des peuples autochtones. Elle participe à plusieurs réseaux scientifiques internationaux dont le Réseau Dialog (INRS, Québec) et le réseau international de recherche (GDRI) JUSTIP, soutenu par le CNRS.

Auteure de nombreux ouvrages et articles à ce sujet, elle a notamment coordonné la collection « Horizons autochtones » chez L'Harmattan : Peuples autochtones dans le monde. Les enjeux de la reconnaissance (2013) ; Terres, territoires et ressources. Politiques, pratiques et droits des peuples autochtones (2014) ; Quelle éducation pour les peuples autochtones (2016) ; Les droits des peuples autochtones. Des Nations unies aux sociétés locales (2017), co-écrit avec Leslie Cloud et Laurent Lacroix ; et  Échelles de gouvernance et droits des peuples autochtones (2019) avec Jennifer Hays. Parmi ses derniers articles : « Les peuples autochtones face au génocide, à l’ethnocide, à l’écocide » dans Penser les génocides. Itinéraires de recherche (CNRS, 2021) et « Pensar la autonomía de los pueblos indígenas en el marco del derecho a la autodeterminación» dans Autonomías indígenas en la Amazonia contemporanea, sous la direction de Raphael Colliaux et Silvia Romio (IFEA, 2021).

Le 14 juin 2024, Irène Bellier a été nommée par la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Sylvie Retailleau, au grade de Chevalier de la Légion d'honneur, pour sa carrière d'anthropologue.