Colloque international « 100e anniversaire de la naissance du poète macédonien Aco Šopov (1923-1982) », le 23 mars

14 mars 2023
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En écho à l'hommage rendu au poète Aco Šopov par l'Unesco lors de la Journée mondiale de la poésie, la section d'études macédoniennes et PLIDAM (Inalco) organisent un colloque international dédié à la vie et l'œuvre de ce poète macédonien. Ce colloque célèbre également le 50e anniversaire de la création du lectorat de macédonien à l'Inalco.
Dessin représentant les yeux et le regard d'Aco Šopov
Aco Šopov par Tanas Lulovski © Tanas Lulovski‎
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Colloque international organisé à l'initiative de la Section des études macédoniennes, discipline rare de l'Inalco, et du centre de recherche PLIDAM – Pluralité des langues et des identités : didactique, acquisition, médiations (Inalco).

Avec le soutien de la Fondation Aco Šopov-Poíêsis, l'Académie macédonienne des sciences et des arts, l'Université Saints Cyrille et Méthode, Skopje : Séminaire international de langue, littérature et culture macédoniennes.

Jeudi 23 mars 2023 - 13.30-19.30 - Maison de la recherche Auditorium
Inalco - 2, rue de Lille - 75007 Paris

L’UNESCO rend hommage au poète macédonien Aco Šopov (1923-1982), le 21 mars 2023, Journée mondiale de la poésie, dans le cadre du programme national « 2023, Année d’hommage à Aco Šopov », sous le patronage du président Stevo Pendarovski.
 

100e anniversaire de la naissance du poète macédonien Aco Šopov (1923-1982)

Aco Šopov est né à štip, le 20 décembre 1923. Il est l'un des fondateurs de la poésie macédonienne contemporaine et l’un des poètes les plus éminents de l'Europe du Sud-Est du XXe siècle. 

« La poésie d’Aco Šopov, profondément enracinée dans sa terre macédonienne, est, dans une égale mesure, projetée dans l’universel. »
Edouard J. Maunick, Skopje, avril 1992, publié dans l’Anthologie personnelle d’Aco Šopov, Actes Sud, 1994.

Le poète macédonien Aco Šopov a grandi dans sa ville natale, avec ses deux frères Dimitar (1920-1972) et Borislav (1927-1996), son père Gjorgji Zafirov-Šopov (1893-1944) et sa mère Kostadinka Ruseva (1897-1942), à laquelle il doit son amour et son talent pour la poésie. « Monstre à cent têtes » [„Стоглаво чудовиште”] comme il l’appellera à la fin de sa vie, cette enfance a été marquée par la maladie de sa mère, paralysée dès 1934. À peine âgé d’onze ans, il s’est occupé seul d’elle et de son frère cadet, l’aîné ayant été envoyé au Séminaire de Prizren et le père, presque toujours absent de la maison familiale. Le spectre de la maladie incurable et de la mort, l’angoisse, la tristesse et la solitude imprégneront dès lors toute sa poésie, depuis ses premiers poèmes écrits sur un cahier d’écolier à l’âge de quatorze ans, jusqu’aux derniers.
 
Dès ses premiers poèmes écrits dans le maquis, Aco Šopov rompait avec les conventions poétiques en vogue, écrivant des poèmes d’amour en pleine guerre. Plus tard, il attaquait ouvertement les impératifs du réalisme socialiste, ce qui lui a valu d’être fustigé par la critique littéraire officielle dans les années 1950, mais aussi d’être reconnu unanimement une décennie plus tard. La parution de ses recueils Du malheur et du bonheur [Стихови за маката и радоста], en 1952, et Confondu dans le silence [Слеј се со тишината], en 1955, ont provoqué une véritable « querelle des anciens et des modernes » qui a divisé la Société des écrivains de Macédoine en deux camps adverses.
 
Philosophe de formation, mais écrivant exclusivement de la poésie, Aco Šopov est toujours resté fidèle à ses idées, traçant ainsi sa propre voie littéraire, sans pour autant entrer dans la dissidence. « La plus grande difficulté et la plus grande responsabilité morale du poète », déclarait-il dans une interview, « est de trouver les mots justes pour les contenus et les idées qu’il veut exprimer de manière authentique et inimitable. S’il n’y parvient pas, le poème se désarticule, le mot se transforme en mensonge ».
 
Depuis son premier recueil, Poèmes [Песни], qui fut en même temps le tout premier livre paru en langue macédonienne à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, en 1944, jusqu’au dernier, Arbre sur la colline [Дрво на ридот], publié en 1980, deux ans avant sa mort, Aco Šopov a bâti les fondations et édifié une poésie résolument moderne, qui prend appui sur le sol natal dans la seule ambition de l’inscrire dans le cadastre du monde. Son œuvre réunit dans une même expérience intime, le vécu du poète, le sort de son pays et le destin commun de l’humanité.

De son vivant, Aco Šopov a publié une vingtaine de livre de poésie (douze recueils et huit choix de poèmes), et une dizaine en langues étrangères. Depuis 1982, le nombre de livres de poèmes choisis en macédonien et en langues étrangères ne cesse d’augmenter.
 
En 1967, Šopov est devenu l’un des membres fondateurs de l’Académie macédonienne des sciences et des arts (MANU). Trois ans plus tard, il a reçu le Prix AVNOJ, la plus haute distinction yougoslave dans le domaine des sciences et des arts.
 
Après de longues années passées dans le monde du journalisme et de l’édition, Aco Šopov a été nommé ambassadeur de Yougoslavie au Sénégal, en 1971. Il s’est lié d’amitié avec le président-poète Léopold Sedar Senghor, dont il a traduit en macédonien un important choix de poésies. En 1975, Senghor a reçu la Couronne d’or des Soirées poétiques de Struga, la plus haute distinction de ce festival international qui se tient chaque année au sud de la République de Macédoine et qui avait été fondé une quinzaine d’années plus tôt par Šopov lui-même avec quelques-uns de ses confrères.
 
Le séjour au Sénégal a inspiré à Šopov Poème de la femme noire [Песна на црната жена], un recueil qui lui a valu le Prix « Frères Miladinov » aux Soirées poétiques de Struga de 1976. De retour dans son pays natal, en 1975, Aco Šopov a été nommé président de la Commission pour les relations culturelles avec l’étranger de la République de Macédoine. Mais, à peine trois ans plus tard, la maladie, tant pressentie dans ses poèmes, l’a obligé à se retirer de la vie active. À la suite d’une longue maladie, il est mort le 20 avril 1982, à Skopje.  (Source : « la Maison lyrique d’Aco Šopov »)
 

50e anniversaire de la naissance de la création du lectorat de macédonien à l'Inalco

Les études macédoniennes en France - Inalco
 
Les études macédoniennes sont initiées en novembre 1962 par Henri Boissin et Jordanka Hristova-Foulon, alors étudiante à l'Inalco, sous la présidence d'André Mirambel, professeur de langue grecque. Henri Boissin, spécialiste de serbo-croate, est l'auteur d'une grammaire de la langue macédonienne inédite. En 1973, grâce à un accord bilatéral d'échange, un lectorat de macédonien est ouvert et le premier lecteur, Aleksa Poposki, professeur de français, puis recteur de l'Université Saints Cyrille et Méthode, est nommé. Le colloque célèbre le 50e anniversaire de la création du lectorat de macédonien et de la collaboration avec le Séminaire de langue, littérature et culture macédoniennes au sein de l’Université Saints Cyrille et Méthode de Skopje, République de Macédoine du Nord.

En 2022, les études macédoniennes de l'Inalco ont obtenu le label « discipline rare » dans le cadre d’un projet de cartographie des disciplines rares porté par le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche (MESRI).

Organisatrices :
Frosa Pejoska-Bouchereau, PLIDAM, Responsable de la Section des études macédoniennes, Inalco,
Jasmina Šopova, Fondation Aco Šopov-Poíêsis
Vesna Mojsova-Čepiševska, Directrice du Séminaire international de langue, littérature et culture macédoniennes

Colloque international « 100e anniversaire de la naissance du poète macédonien Aco Šopov (1923-1982) - Programme détaillé (822.71 Ko, .pdf)