Actions de l'Inalco dans le cadre du conflit en cours au Proche-Orient

13 mai 2024

Institut

Communiqué de la Présidence de l'Inalco
Communiqué Inalco
Communiqué Inalco © Inalco‎
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Paris, le 15 mai 2024

Lors des grandes crises politiques mondiales, l’Inalco, fort de sa longue tradition de recherche et d’enseignement sur les aires extra-occidentales, a toujours été présent par des actes concrets en soutien de ses étudiants et enseignants mais aussi des populations et notamment des communautés universitaires avec lesquelles travaille l’établissement dans ses espaces de spécialisation.

La tragédie en cours à Gaza n’y fait pas exception. La direction de l’établissement s’en émouvait dès le 11 octobre dernier, dans un communiqué faisant part de sa « profonde tristesse et solidarité envers les victimes de ces attaques {perpétrées le 7 octobre par le Hamas} ainsi qu'avec les civils touchés par les représailles de l'armée israélienne dans les territoires palestiniens ». Le communiqué du 11 octobre indiquait les coordonnées de la cellule d’écoute psychologique pour les étudiants qui en ressentiraient le besoin notamment si des proches, en Israël comme en Palestine, étaient affectés par la situation. Conformément à la demande de notre ministère de tutelle, il rappelait les règles en matière de lutte contre le racisme et l’antisémitisme tout en faisant part de notre confiance à l’égard du discernement dont saurait faire preuve notre communauté académique, l’Inalco étant l’un des principaux lieux de diffusion de connaissances sur le Proche-Orient. Plus que jamais, nous réitérons ces mots de compassion, particulièrement adressés aux communautés académiques affectées par la guerre, ainsi que notre attachement à une compréhension fine de la complexité de cette région, dont l’un des symboles est la double-licence d’études arabes et hébraïques.

Nous ne pouvons donc laisser sans réponse des propos récemment publicisés, selon lesquels la situation en Palestine et en Israël serait un « tabou » au sein de l’Inalco ou que l’établissement manquerait à son devoir de solidarité dans le cadre de cette crise en comparaison avec d’autres situations, en Afghanistan et en Ukraine notamment. Il suffit de constater les initiatives mises en œuvre au sein de l’établissement pour mesurer combien ce reproche est éloigné de la réalité de l’Inalco.

Au cours des derniers mois, trois événements et manifestations scientifiques ouvertes à un large public, interne et externe à l’établissement, ont permis d’aborder, en toute liberté, l’actualité et les racines historiques du conflit. Ce fut notamment le cas lors de la conférence d'Henri Laurens sur le conflit israélo-palestinien organisée le 18 décembre 2023, de la journée d'étude sur la Palestine du 12 mars 2024, au cours de laquelle sont intervenus Françoise Dreyfus (professeur émérite à Paris 1 Panthéon Sorbonne), Leila Seurat (chercheuse au CAREP), Xavier Guignard (chercheur au centre de recherche indépendant Noria Research), Amira Hass (journaliste chez Haaretz) et Rima Hassan (juriste et candidate aux élections européennes), ou encore de la conférence de Denis Charbit du 14 mai 2024 intitulée "Israéliens et Palestiniens : quel avenir ?". 

Depuis le début du conflit, la direction de l’établissement est en contact étroit avec les autorités consulaires françaises pour apporter son appui aux démarches administratives de collègues et d’étudiants cherchant à quitter la bande de Gaza. L’Inalco ouvre naturellement, comme il le fait systématiquement et sans aucune discrimination, son diplôme universitaire Passerelle aux étudiants de Gaza. Il attend en ce moment même l’arrivée d’un étudiant rescapé de ce conflit qui rejoindra d’autres étudiants accueillis depuis l’ouverture de ce programme en 2020 (faisant suite au programme Inalc’ER). De même, l’établissement prévoit l’accueil d’un universitaire gazaoui sur support Pause, et ouvrira de tels supports en fonction des demandes et à la hauteur de ses moyens, comme il continue de le faire chaque année pour des universitaires menacés dans différentes régions du monde.

Partenaire académique de l’université palestinienne An Najah avec laquelle un accord a été voté lors du conseil d’administration du 26 janvier 2024, ainsi que de l’université de Bir Zeit avec laquelle sont organisés des échanges réguliers, l’Inalco soutient par ailleurs la mise en œuvre d’une initiative d’université à distance pour favoriser la continuité de l’enseignement supérieur au profit des étudiants palestiniens. L’établissement entretient également des partenariats avec des universités israéliennes, qui demeurent des espaces d’expression plurielle. Comme la plupart des autres universités françaises, l’Inalco considère que maintenir ces liens est nécessaire à la continuité de son activité académique et contribue à la connaissance du contexte au Proche-Orient.

Ces actions, conçues à long terme, s’ajoutent à de nombreux événements scientifiques ainsi qu’aux enseignements portant sur les sociétés et la vie politique en Palestine, en Israël, et spécifiquement sur le conflit israélo-palestinien, qui font partie de la vie académique routinière de l’établissement. Les chercheurs de l’établissement contribuent également largement à éclairer la compréhension du conflit et de son contexte dans les médias.

L’Inalco entend prolonger et approfondir ces actions en soutenant les initiatives de sa communauté universitaire. La direction de l’établissement, comme elle l’a toujours fait, veillera à ce que ces initiatives soient menées en toute indépendance à l’égard de pressions extérieures et dans le respect du droit, des libertés académiques et du pluralisme, du civisme et de l’honnêteté intellectuelle qui sont indispensables au bon fonctionnement de tout établissement universitaire.

La Présidence de l'Inalco