(2022-2023) Theories et données linguistiques
Effets segmentaux dans la formation du pluriel en Xochistlahuaca Amuzgo
Bien Dobui (UPJV PraLing et SeDyL), Noam Faust (Université Paris 8/ CNRS SFL)
En amuzgo (otomanguéen oriental), la formation des pluriels nominaux présente un éventail impressionnant de réalisations. Certains pluriels sont formés par le simple ajout d'un préfixe nasal (tɛ→ntɛ 'prêtre') ; dans d'autres cas, la première consonne du singulier subit une occlusivation (se→nʦe 'cicatrice'). Dans un troisième groupe, la consonne initiale du singulier est absente du pluriel (ʧə̃m̥· → ɲə̃m̥· 'papier'). Un quatrième groupe implique également l'omission de la consonne initiale ; cependant, le préfixe n'est pas nasal, mais latéral (ʦjo³→ ljo³ ‘bottle’) ; etc. Dans cette présentation, nous soutenons que tous les changements susmentionnés découlent de deux principes majeurs : (1) le contraste sous-jacent entre les deux paires de phonèmes caractérisés par un relâchement retardé, à savoir : les antérieurs /s,ʦ/ et les postérieurs /ʃ,ʧ/, doit être maintenu ; et (2) /s,ʃ/ ne peuvent pas être réalisés fidèlement après [n]. Ces principes (en interaction avec d'autres considérations) conduisent à l'établissement d'une chaîne de propulsion (/s/→/ʦ/→/t/) dans les consonnes antérieures ; et à un cas de saltation /ʧ→/ʧ/ ; /ʃ/→/k/ dans les consonnes postérieures.
Date : Vendredi 14 avril 2023 - 14:30 - 17:30
Lieu : Inalco, Pôle des Langues et des Civilisations, 65 rue des Grands Moulins, salle 3.15