La transition vers l’agriculture dans l’archipel japonais
Les preuves de l'existence d'agriculteurs apparaissent pour la première fois dans le nord de Kyushu, à l'ouest du Japon, à l'époque Yayoi, vers 1 200-950 avant notre ère et se sont répandues dans la majeure partie du Japon continental, à l'exception d'Hokkaido, à la fin du Yayoi (1-250 CE). Les origines de ces premiers agriculteurs et leur impact génétique et linguistique sur la population japonaise d’aujourd’hui soulèvent de nombreuses questions non résolues. Il s'agit notamment de l'étendue de l'adoption indigène de l'agriculture par les peuples Jomon précédents, par rapport à la propagation des agriculteurs de mil et plus tard des riziculteurs de Chine.
Cette conférence présente des preuves archéologiques d'un scénario complexe de développement. Des preuves récentes montrent que les Jomon du Japon n'étaient pas exclusivement des chasseurs-cueilleurs-pêcheurs, mais cultivaient l'azuki et le soja depuis au moins 4000 avant notre ère. Les millets ont été cultivés entre 8 000 et 4 000 avant notre ère dans le nord de la Chine. Mais le millet des oiseaux et le porc domestique ont probablement une origine plus étroite dans le cours moyen du fleuve Jaune. Cette première forme d’agriculture du mil a atteint la Corée (culture Chulmun) et le Primorye sibérien vers 3500 avant notre ère. Cependant, cette expansion agricole initiale a créé une croissance démographique limitée et les agriculteurs Chulmun ne se sont pas diffusés au Japon. La culture du riz a commencé dans le bas Yangtsé et dans le Huai moyen et inférieur il y a environ 8 à 9 000 ans, avec une domestication vers 4000 avant notre ère. Après l'effondrement de la culture Liangzhu (3300-2300 avant notre ère), la culture du riz s'est étendue au nord jusqu'au Shandong à la fin du Longshan (2600 2000 avant notre ère) jusqu'aux périodes culturelles Yueshi (1900-1500 avant notre ère) et à la péninsule de Liaodong depuis le haut Xiaozhushan (2800 avant notre ère). -2100 avant notre ère) à Shuangtouzi (2100-1100 avant notre ère). C’est avec ces cultures de riz chinoises que la culture coréenne Mumun de l’âge du bronze (1500-300 av. J.-C.) est née et a alimenté l’expansion démographique des riziculteurs au Japon. Le défi consiste alors à établir la contribution culturelle, agricole, génétique et linguistique relative de ces diverses cultures aux peuples Yayoi japonais et aux peuples Kofun ultérieurs.
Organisateur et contact : Guillaume Jacques (CRLAO, CNRS-EPHE-Inalco) : rgyalrongskad@gmail.com