​AXE 1 – Patrimoines et héritages

Responsable : Catherine Servant (CREE)

L’axe « Patrimoines et héritages » propose des approches croisées et complémentaires des héritages culturels et poursuit une réflexion sur leur dimension patrimoniale. Il combine les cultures populaires et savantes dans leurs dimensions à la fois matérielles et immatérielles. Histoire, histoire culturelle, architecture et littérature en forment les piliers disciplinaires.
Cet axe s‘est construit en partie sur les acquis de deux projets issus du précédent quinquennal – Thème A. Nation, nationalités, questions nationales –, dont il renouvelle également les approches et les objets.

  • Le projet 1.1 reprend plusieurs réalisations de recherche des années 2014-2018, fruit d’une réflexion bien engagée sur l’articulation presse-nation(s) aux XIXe et XXe siècles, en proposant un thème spécifiquement consacré au texte de presse en Europe médiane.
  • De même, le projet 1.2 prolonge une recherche autour du patrimoine dans les espaces post-soviétiques amplement balisée lors du précédent contrat de recherche, en l’enrichissant de nouvelles directions de recherche.
  • Le projet 1.3 introduit un traitement plus spécifiquement littéraire et contemporain des héritages du XXe siècle – et antérieurs – en se proposant d’étudier le « traitement non-nostalgique » du passé dans le roman européen contemporain.
  • Le projet 1.4 s’intéresse à un héritage culturel moins étudié pour l’Europe médiane, celui des jeux de société, dont il s’agira d’explorer, dans le temps long, l'histoire, l'évolution et la symbolique, et qui sera étudié en liaison avec la création littéraire.
  • Le projet 1.5 porte que les éditeurs et les circulations internationales des publications depuis 1990. Il peut être envisagé en collaboration avec les projets 6.1 et 6.2 de l'axe 6. 

Les chercheurs animant cet axe, le plus souvent associés eux-mêmes à d’autres travaux de recherches du présent programme, serviront naturellement de points de jonction entre ces projets et certaines thématiques intégrées à d’autres axes. À titre d’exemple, des rapprochements, voire des investigations combinatoires peuvent être attendus entre le projet sur le « traitement non-nostalgique du passé dans le roman européen contemporain » et le projet 6.2 « Penser autrement l’histoire littéraire ».
 
Projets :

  • Projet 1.1. L’Europe médiane dans l’espace francophone à travers le texte de presse : corpus, circulations, représentations (Nicolas Pitsos, Catherine Servant)
  • Projet 1.2. Le patrimoine dans les espaces post-soviétiques (Julie Deschepper, Taline Ter Minassian, Sophie Hohmann)
  • Projet 1.3. Le traitement « non nostalgique » du passé dans le roman européen contemporain (Piotr Bilos)
  • Projet 1.4. Littérature et jeux de société en Europe médiane (András Kanyadi, Piotr Bilos)
  • Projet 1.5. Éditeurs et circulations internationales des publications depuis 1990 (Anne Madelain)

Projet 1.1. L’Europe médiane dans l’espace francophone à travers le texte de presse : corpus, circulations, représentations (du XIXe au milieu du XXe siècle)

Responsables : Catherine Servant (CREE) et Nicolas Pitsos (CREE)

Élément constitutif de la construction des savoirs sur l’ici et l’ailleurs, relais de diffusion de connaissances ou vecteur de promotion d’intérêts politiques, économiques, culturels, la presse est susceptible de nous aider à mieux reconstituer la diversité sociale et culturelle des sociétés concernées, tout en nous renseignant sur des processus d’importation/exportation d’images et de perception de soi et de l’autre. Une place particulière est occupée au sein de ce corpus par la presse allophone, autrement dit, les journaux et périodiques publiés dans des langues autres que celles établies/reconnues comme officielles et/ou minoritaires dans l’espace où ils voient le jour.

En se donnant pour horizon chronologique un « très long XIXe siècle » déployé jusqu’à l’entre-deux-guerres, ce projet vise tout d’abord à l’établissement d’un corpus, avec un double objectif significatif des dynamiques circulatoires à l’œuvre dans la presse :
- D’un côté, il s’agira de recenser et répertorier les journaux et périodiques rédigés dans une langue des pays d’Europe médiane et publiés dans les pays francophones européens ;
- De l’autre, de repérer et d’inventorier la présence de l’Europe médiane dans la presse francophone à différentes échelles (articles, informations, recensions, simples échos).
Par ailleurs, il est à noter que cet inventaire poursuit aussi un objectif de conservation, nombre des supports concernés se trouvant aujourd’hui dans un état de dégradation plus ou moins avancé.

Parmi les orientations de recherche rendues possibles par l’établissement de ce corpus, il faut évoquer en premier lieu une enquête informative et prosopographique sur la présence de l’Europe médiane dans l’espace francophone à travers le texte de presse, visant à la constitution d’une base de données : types de publications, personnes qui les ont initiées ou ont eu une fonction de médiateur, réseaux qui les ont portées, relations inter-revues, informations sur le lectorat. Ensuite, l’analyse des contenus de ces publications conduira à une série de questionnements : rôle de ces organes dans le mouvement général de circulation des personnes et des idées, transferts culturels auxquels ils ont donné lieu, identités métissées qui en ressortent, stratégies de leurs acteurs dans la promotion de prérogatives idéologiques et esthétiques, la construction des savoirs, la « diplomatie culturelle », la re-production d’images stéréotypées tant sur les nations puis États de l’Europe médiane que sur les pays francophones européens.
 
Chercheurs associés au projet : Étienne Boisserie (CREE), Joëlle Dalègre (CREE), Iryna Dmytrychyn (CREE), Bénédicte Deschamps (Université Paris-Diderot / Transfopress), Diane Cooper-Richet (CHCSC, Université de Versailles St-Quentin-en-Yvelines / Transfopress), Cécile Folschweiller (CREE), Bernard Lory (CREE), Alisa Menshykova (doctorante, UMR CERCEC-EHESS), Stéphanie Prévost (Université Paris-Diderot), Isabelle Richet (Université Paris-Diderot / Transfopress), Pierre Sintès (TELEMMe, Université d’Aix-Marseille), Ilona Sinzelle-Poňavičová (doctorante CREE).
 
Principales collaborations : réseau Transfopress (Réseau transnational pour l’étude de la presse en langues étrangères), Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (CHCSC) de l’Université Versailles St-Quentin, GDR « Connaissance de l’Europe médiane » (CNRS n° 3607), UMR Eur’Orbem, Académie tchèque des sciences (Institut littéraire).
 
Opérations de recherche envisagées :

  • un séminaire doctoral et de recherche ;
  • un colloque international sanctionné par une publication ;
  • organisation de tables rondes en collaboration avec les centres culturels français dans les pays d’Europe médiane et les centres culturels des pays d’Europe médiane en France, avec comme objectif la diffusion des résultats des travaux de recherche menés dans le cadre du projet ;
  • initiation d’une base de données accessible via un site internet

Mots-clefs : thématique interdisciplinaire et transnationale ; littérature et histoire ; histoire culturelle ; médiations et transferts culturels ; importation et exportation des savoirs entre la France (la francophonie) et l’Europe médiane ; XIXe siècle et entre-deux-guerres ; diplomatie culturelle. 

Projet 1.2. Le patrimoine dans les espaces post-soviétiques

Responsables : Julie Deschepper (CREE), Taline Ter Minassian (CREE), Sophie Hohmann (CREE)

1.2.1. Patrimoines et politiques mémorielles

Adossé au séminaire de M2 de l’Inalco, cet axe de recherche est proposé en partenariat avec l’Université Paris-Diderot, master Ville, Architecture, Patrimoine. Une piste de partenariat est tracée (Sophie Coeuré, Paris-Diderot) selon les lignes déjà expérimentées depuis plusieurs années. Ce sous-axe intègre toutes les recherches ayant trait à l’histoire, la politique, la sociologie, l’économie et l’anthropologie du patrimoine dans différentes aires géographiques, y compris dans sa composante naturelle et environnementale.

1.2.2. Le patrimoine soviétique, russe et néo-russe à Paris

Nous avons l’intention d’explorer dans ce domaine (déjà balisé) plusieurs pistes de recherches portant sur l’histoire et l’actualité du patrimoine russe à Paris. Parmi les objets de recherche, citons le patrimoine néo-russe (Centre spirituel orthodoxe de Paris) traité dans ses dimensions architecturales et politiques (Soft Power russe). Nous avons également à l’esprit le patrimoine russe dans le métro parisien (politique d’échanges artistiques entre le métro de Paris et le métro de Moscou). Ce projet d’étude trouvera un prolongement dans le sous-axe III car le patrimoine soviétique du métro de Moscou est un objet patrimonial soviétique à part entière. Nous tenterons une analyse des restaurations menées dans certaines stations moscovites en mobilisant, outre l’histoire de l’art et de l’architecture, d’autres disciplines, en particulier l’anthropologie du patrimoine.

1.2.3. Architecture et patrimoine dans les États post-soviétiques : de la patrimonialisation à la « dépatrimonialisation » ?

Outre l’histoire, la sociologie et l’économie du patrimoine, nous expérimenterons des nouvelles approches du terrain soviétique, notamment l’archéologie dans les milieux extrêmes (archéologie glaciaire, permafrost etc.). [exemple du monastère d’Ostachkov sur le lac Seliger : lieu d’enfermement d’une partie des officiers polonais assassinés en 1940 dans le cadre des « massacres de Katyn »]

Chercheurs associés au projet : Sophie Coeuré (Université Paris-Diderot), Delphine Betchel (Sorbonne Université), François Gentili (INRAP), William Van Andringa (Université Lille-III), Claire Thouvenot (HAR), Louisa Martin Chevalier (MUSIDANSE), Emeric Tellier (IHS).

Principales collaborations :
 Université Paris-Diderot, Sorbonne Université, INRAP, EHESS, Université Lille-III, Université Paris-VIII, Nanterre Université, LabEx H2H, IHS, Musée d’archéologie du Val d’Oise.

Opérations de recherche envisagées :

  • Petits déjeuners de l’Observatoire des États-post soviétiques ;
  • Séminaires de recherche : Taline Ter Minassian « Patrimoines et politiques mémorielles ».
Julie Deschepper : séminaire de recherche spécialisé dans le patrimoine dans les États socialistes et post-soviétiques. Taline Ter Minassian et Sophie Hohmmann : Séminaire et recherches sur le terrain post-soviétique. Julie Deschepper, Claire Thouvenot, Louisa Martin Chevalier : « Les avant-gardes artistiques soviétiques et contemporaines ») ;
  • Publications : Publication des actes du colloque « Peut-on écrire une histoire française du patrimoine soviétique ? » aux Presses Universitaires de Rennes. Catalogue d’exposition « La naissance d’un patrimoine soviétique en France » qui a eu lieu dans la Galerie de l’Inalco.
 Publication et la traduction en russe et en arménien de l’ouvrage de Taline TER MINASSIAN L’Architecture au Goulag, Norilsk, Histoire caucasienne d’une ville polaire soviétique (éditions B2). Monographie urbaine complète de Norilsk « Norilsk, cité du nickel et du palladium » par Taline TER MINASSIAN et Sophie HOHMANN. Publication d’un recueil de textes inédits sur la musique et l’architecture d’avant-garde. Avec Louisa Martin Chevalier et Claire Thouvenot. 

Mots-clefs : espaces post-soviétiques ; histoire transnationale ; patrimoine soviétique ; études patrimoniales, patrimonialisation ; Norilsk ; patrimoine soviétique en France ; ville, urbanisme ; architecture, archéologie.
 

1.2.4. Patrimonialisation de la nature et construction des territoires : le cas de la Volga

Les politiques de protection de la nature en Union soviétique ont connu un tournant dans les années 1960 et 1970 avec l’affirmation de la dimension patrimoniale des paysages et des écosystèmes. Il s’agit d’envisager cette évolution, qu’accompagne un renouveau du sentiment national russe mais aussi des identités régionales en Russie, à la fin de la période soviétique et dans les dernières années du XXe siècle, par une approche à la fois historique et anthropologique. 

Principales collaborations : EHESS, Université de Tver 

Projet 1.3. Le traitement « non nostalgique » du passé dans les arts en Europe centrale et ailleurs

Responsable : Piotr Bilos (CREE)
 
Dans son œuvre romanesque à caractère autobiographique, Karl Ove Knausgaard affirme : « En tout état de cause, on ne peut pas revenir en arrière, ce que nous avons fait est irréparable et en regardant derrière soi, ce n’est pas la vie qu’on voit mais la mort. » Sur un plan apparemment inverse, Søren Kierkegaard avait conféré une dimension philosophique à la notion de « reprise » d’un événement passé, vécu jadis et aujourd’hui repris, qu’il distingue de l’espérance (tournée vers un avenir encore indécis) et du ressouvenir qui consiste en une tentative de rendre à la vie ce qui s’avère inéluctablement périmé.
Si les rythmes des transformations sociales et politiques et ceux de la vie littéraire ne se superposent pas, il n’en reste pas moins que des transformations structurelles aussi importantes que celles advenues aux ex-pays de l’Est, situés jadis dans l’orbite de URSS, mais aussi, en vertu du ricochet structurel suscité, à l’ensemble de l’Europe, laquelle voit son architecture reconfigurée, ont eu des incidences majeures sur le champ littéraire, aussi bien en Europe centrale qu’en Europe de l’Ouest. Dans cette perspective, les opérations de recherche auront pour objectif de scruter le développement des littératures européennes en tant qu’elles auront été influencées par « le choc de 1989 » et le processus de transformation des pays d’Europe centrale et orientale, quelle que soit la diversité des situations locales et particulières. 
Que faut-il entendre par l’expression « traitement non-nostalgique » du passé ? À l’époque de la division de l’Europe et du rideau de fer, l’approche nostalgique avait pu susciter beaucoup de vocations. Mais qu’en est-il du rapport au passé à une époque où l’Europe se libère du diktat de puissances étrangères et où la vie socio-politique fait l’objet d’une libre détermination ? Ce qui nous intéresse, c’est la mise en lumière des différents modes du traitement non nostalgique, à commencer par l’attitude critique qui, même lorsqu’elle parle de défaites passées, propose d’en tirer les leçons, mais cela peut être bien autre chose, par exemple la tentative de (re)lire le passé par-delà le schématisme d’une vision binaire distinguant le positif (passé) opposé au négatif (présent). On se demandera ainsi en quoi la mode du « rétro » tourné vers la période communiste, perceptible au cinéma notamment (certains parlent de « rétromanie ») s’écarte d’une approche simplement nostalgique. Plus largement, il s’agira de se demander quelles visées poursuit l’Europe lorsqu’elle convoque le passé sur la scène de ses représentations. Il s’agira également de se demander quels sont les filtres, les relais et médiateurs formels dont se servent les auteurs pour conférer à leurs représentations un aspect fictionnel, esthétique et philosophique relevant de l’invention artistique. 
 
Chercheurs associés au projet : Justyna Hanna Budzik (Département d’études cinématographiques et des médias, Université de Silésie de Katowice), Iryna Dmytrychyn (CREE), Agnieszka Kaczmarek, (Institut d’études culturelles de l’université Adam Mickiewicz de Poznań), András Kanyadi (CREE), Charlotte Krauss (Fondation Alexander von Humboldt, Université d'Etat de Saint-Pétersbourg), Hélène Martinelli (Département Lettres et Arts, Institut d’histoire des représentations et des idées dans les modernités, ENS de Lyon), Guillaume Métayer (CELLF, CNRS-Paris-Sorbonne), Marzena Karwowska (Département de littérature polonaise des XXe et XXIe siècles, Université de Łódź), Jakub Kornhauser (Centre d’Études sur les avant-gardes de l’Université de Cracovie) Tomasz Wójcik (Département d’études littéraires du XXe siècle de l’Université de Varsovie).
 
Principales collaborations : Instituts culturels d’Europe centrale à Paris (tchèque, polonais, hongrois, autrichien), Maison de l’Europe (Paris), Centre d’Études sur les cultures de la mémoire de Cracovie, Conseil régional d'Île-de-France, mairie du XIIIe arrondissement de Paris, BNF, CNL, Actes Sud, Académie polonaise des sciences (PAN).
 
Opérations de recherche envisagées :

  • Un colloque international ;
  • Organisation de tables rondes en collaboration avec les instituts culturels des pays d’Europe centrale et autres à Paris avec pour objectif la diffusion des travaux et la mise en place d’un réseau actif de réflexion en France autour de ces questions ;
  • Création d’un site Internet. 

Mots-clefs : Thématique interdisciplinaire et transnationale ; Littérature et histoire ; contemporanéité ; constitution du sujet ; changement de paradigme ; « temps long » ; « république des lettres ».
 

Projet 1.4. Littérature et jeux de société en Europe médiane

Responsables : András Kanyadi (CREE), Piotr Bilos (CREE) 
 
Entre agôn et aléa, les jeux de société fascinent depuis toujours l'imaginaire et ne cessent d'alimenter la création littéraire et artistique. Si les représentations artistiques du tarot et du jeu d'échecs sont aujourd'hui mondialement connues, c'est surtout grâce à des auteurs du canon occidental. Pourtant, l'Europe médiane a aussi considérablement enrichi ce patrimoine universel. 
Ouvert aux spécialistes de littérature et de civilisation, notre projet cherche à étudier les différentes formes d'articulation des jeux de société dans ce vaste espace culturel qui s'étend de la Baltique aux Balkans. Il s'agira d'explorer, à partir de l'époque moderne et jusqu'à nos jours, l'histoire, l'évolution et la symbolique des échecs, des cartes et des jeux de tables, à travers les différentes cultures « médianes » enseignées à l'Inalco. Le pouvoir de représentation protéiforme de ces jeux – cosmologique, politique, militaire, érotique – constitue une source intarissable pour la littérature ; dès lors, il faudra se pencher sur ses nombreux aspects narratologiques, stylistiques, rhétoriques, mythocritiques et intertextuels élaborés au fil du temps par l'entremise d'une grande diversité générique. Les études culturelles, en particulier leur approche transversale et transmédiale, et l'histoire des idées occuperont une place de choix dans la recherche. De même, il pourra être intéressant d’étudier comment les œuvres littéraires connaissent des extensions sous l’aspect de jeux de société, en particulier dans un monde où la dissémination des formes revêt une dimension industrielle. Les enjeux artistiques et philosophiques peuvent-ils alors être sauvegardés par rapport à ceux plus directement ludiques ? Quels types d’interaction entre les supports sont-ils possibles ?
Outre les colloques thématiques et la consolidation d'un réseau de chercheurs internationaux, l'objectif majeur du projet réside dans l'édition de deux anthologies de nouvelles traduites en français, permettant la circulation de ces textes dans le monde francophone.

Chercheurs associés au projet : Jacques Berchtold (Fondation Bodmer), Matteo Colombi (GWZO), Emese Egyed (Université Babeș-Bolyai de Cluj), Sándor Kálai (Université de Debrecen), Stephan Krause (GWZO), Aleksandra Mochocka (Université de Casimir le Grand de Bydgoszcz), Guillaume Métayer (CNRS), Andrea Seidler (Université de Vienne), Zoltán Z. Varga (Académie hongroise des sciences).

Principales collaborations : Leibniz-Institut für Geschichte und Kultur des östlichen Europa (GWZO, Leipzig), Académie hongroise des sciences (Institut littéraire), Institut für Europäische und Vergleichende Sprach- und  Literaturwissenschaft (EVSL, Université de Vienne), Université Babeș-Bolyai, Université de Debrecen, Académie polonaise des sciences, Institut polonais de Paris.
 
Opérations de recherche envisagées :

  • Trois colloques thématiques internationaux avec publication ;
  • Un séminaire de Master 1-2 ;
  • Deux anthologies de nouvelles regroupant un corpus issu des dix-sept langues enseignées dans notre département ECO.  

Mots-clefs : études culturelles ; thématologie ; Europe médiane ; littérature comparée ; histoire des idées ; thématique interdisciplinaire et transnationale. 

Projet 1.5. Éditeurs et circulations internationales des publications depuis 1990

Responsable : Anne Madelain (CREE)
 
L’édition comme processus de production et de diffusion d’œuvres et de savoirs est entrée dans une profonde mutation depuis le début des années 1990 avec la révolution informatique et numérique qui a affecté autant les pratiques que les instances de légitimation et l’économie du secteur. Cette mutation a coïncidé en Europe médiane avec l’effondrement des régimes communistes et à la réorganisation complète du secteur de l’édition, hors du contrôle de l’État. Le projet comportera deux volets : 

1.5.1. Le monde de l’édition dans les espaces postsocialistes contemporains

Commencé en 2018 dans le cadre du PHC Pavle Savić(Sorbonne Universités/Institut d’études politiques de Belgrade), ce premier volet s’organise autour d’une enquête sur le monde professionnel du livre dans les États successeurs de la Yougoslavie dont il s’agit d’analyser les évolutions après l’éclatement de la fédération (1991) et de les inscrire dans une sociohistoire du champ culturel. Ce projet ambitionne d’initier un travail comparatif et collectif avec des chercheurs travaillant sur ces objets dans d’autres espaces postsocialistes (en particulier l’espace post-soviétique et post-tchécoslovaque) et des territoires ayant traversé par certains points des mutations comparables, comme le monde arabe.

1.5.2.  Éditer des traductions en sciences humaines et sociales

Le second volet du projet fait suite au séminaire de recherche mené entre 2016 et 2019 à l’EHESS « Penser en plusieurs langues. Éditer des traductions en sciences humaines et sociales aujourd’hui ». Il s’agit d’animer une réflexion collective et comparative sur l’édition des traductions en sciences humaines et sociales en faisant appel à des chercheurs spécialistes de différentes aires culturelles, des éditeurs scientifiques et des traducteurs. En partant de l’idée que la traduction est productrice de savoirs, nous questionnons l’influence de la traduction sur l’émergence de nouvelles connaissances et sur la révision des connaissances existantes.
Dans les deux composantes il s’agit d’alimenter, par l’entrée par l’Europe médiane et les contextes postsocialistes, l’analyse plus générale. Cette partie du projet dialoguera avec l’axe 6 du programme quadriennal du CREE.

Chercheurs associés:
Marc Aymes (CETOBaC, EHESS-CNRS), Daniel Baric (Eur’Orbem, Sorbonne université), Ivan Čolović(Biblioteka XX vek), Franziska Humphreys (Centre Georges Simmel, EHESS), Catherine Horel (SIRICE, CNRS), Claire Madl (CEFRES), Bella Ostromooukhova(Eur’Orbem, Sorbonne université), Séverine Sofio (projet Transiens, revue Biens symboliques), Nisrine al-Zahre (CeSor, EHESS).
Principaux partenaires institutionnels EHESS (CETOBaC, CERCEC, Centre Georges Simmel et Editions), Sorbonne université et Institut d’études politiques de Belgrade (Partenariat Hubert Curien PHC Pavle Savic), Université de Vincennes (projet Transiens), GDR connaissance de l’Europe médiane (CNRS n° 3607), Kulturtreger (Zagreb), CEFRES (Prague), Bureau international de l’édition française, BULAC.

Réalisations attendues:
- un atelier du GDR Europe médiane   (février 2020)
- un colloque international « Penser en plusieurs langues. Éditer des traductions en sciences humaines et sociales » en 2020 débouchant sur une publication
- une journée d’études internationale en vue de constituer un réseau de recherche sur l’édition dans les pays postsocialistes (2021)
- un volume collectif sur l’édition dans les espaces postsocialistes
- plusieurs articles dans des revues et volumes collectifs 
- plusieurs tables rondes en partenariat avec la BULAC
- invitation d’acteurs du monde du livre dans le cadre de séminaires de recherche à l’INALCO et l’EHESS.

Mots-clefs:
Traduction, édition, circulation, transferts culturels, langues et sciences sociales, monde professionnel du livre, espace post-yougoslave, espace postsocialistes