Colloque international « Les années soixante-dix en URSS », du 17 au 19 mai : une renaissance culturelle ?
Evénement organisé par le Centre de Recherches Europe-Eurasie - CREE (Inalco) et l’Institut de recherches philosophiques de Lyon - IRPhiL (Université Jean Moulin – Lyon 3).
Du mardi 17 au jeudi 19 mai 2022 - Maison de la recherche (Paris 7e) - Auditorium Dumézil / et en ligne
Inalco - 2, rue de Lille - 75007 Paris
Informations pratiques :
Mardi 17 mai : 10:00-17:30
Mercredi 18 mai : 10:00-16:30
Jeudi 19 mai : 10:00-12:30
Les années soixante-dix en URSS : une renaissance culturelle ?
Langues du colloque : français, anglais et russe
L’URSS de « l’ère Brejnev » connaît de profondes mutations sociales (urbanisation, avènement de la société de consommation) et culturelles (diffusion d’un certain « non- conformisme »). La poétesse Olga Sedakova, témoin-clé de cette époque, la qualifie même de « renaissance », avec l’apparition d’une figure et d’un idéal d’intellectuel porteur d’une érudition à vocation universaliste, d’un esprit humaniste qui prend ses distances par rapport à l’idéologie officielle. Le colloque se propose d’explorer systématiquement la pertinence et les limites de cette conception de « renaissance » en tant que projet de transformation de soi et de la culture dans un cadre chronologique compris entre 1968 et la Perestroïka.
Symptôme de ce besoin, l’intérêt renouvelé pour l’époque de la Renaissance d’un point de vue historique, philosophique et artistique. Alimentée sans doute par la diffusion des thèses de Mikhail Bakhtine sur Rabelais (pourtant conçues dans les années 30) pour qui la Renaissance fait figure d’une période de créativité et de liberté individuelle face au dogmatisme officiel, les années 70 sont en effet caractérisées par une véritable explosion du nombre de monographies consacrées à la Renaissance, dont la plus marquante est L’Esthétique de la Renaissance d’Alexeï Losev (1978) qui suscite de vives discussions autour de questions telles que l’humanisme, la toute-puissance créatrice de l’homme et ses limites, traduisant ainsi un malaise plus généralement répandu, celui de l’individu coupé de ses racines. Les discussions autour de Renaissance sont ainsi liées à l’émergence d’une voie alternative de la transformation du moi en rupture avec le projet soviétique de « l’homme nouveau ».
À presque un demi-siècle de distance, le décloisonnement et l’ouverture inaugurés par cette époque demeurent plus que jamais pertinents aujourd’hui. Le colloque est ouvert à la fois aux acteurs et témoins de cette période, ainsi qu’aux chercheurs qui s’intéressent aux problématiques évoquées, y compris les jeunes chercheurs.
De par sa thématique trans-disciplinaire et trans-culturelle, le colloque s’inscrit dans l’axe de l’IRPhiL sur la circulation des idées.