Conférence "Guerre en Ukraine : quelles conséquences pour la Russie en Asie", le mercredi 20 avril
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Déclenchée le 24 février dernier, elle était conçue comme une guerre éclair. À l'évidence, l'invasion russe de l'Ukraine ne s'est pas déroulée comme prévu par Moscou : l'armée russe s'est non seulement heurtée à une féroce résistance ukrainienne doublée d'ennuis de ravitaillement et de logistique, mais aussi à un régime sans précédent de sanctions économiques décidées par l'Occident. Aujourd'hui, la Russie ne semble plus assurée de pouvoir conquérir l'Ukraine. De quoi faire vaciller son influence ailleurs qu'en Europe, et en particulier en Asie ?
Depuis le milieu des années 2000 et encore plus vigoureusement depuis 2014 - année de l'annexion de la Crimée et des premières sanctions occidentales, Vladimir Poutine cherche à développer la présence de la Fédération de Russie en Asie-Pacifique. Objectif : se doter d'une profondeur stratégique toujours plus importante pour se muscler face aux Etats-Unis, et retrouver la grandeur de l'empire russe. Mais l'évolution de la guerre en Ukraine est-elle en train de percuter ce grand dessein asiatique de Vladimir Poutine ?
Exemple avec le Japon : les relations entre Tokyo et Moscou se sont tendues dès l'entrée de l'armée russe sur le sol ukrainien. Résultat immédiat : les négociations pour un traité de paix entre les deux pays et pour la rétrocession au Japon des quatre îles de l'archipel de Kouriles occupées par la Russie en 1945 ont été interrompues. Le Premier ministre nippon Fumio Kishida s'est aligné sur les sanctions américaines et n'a pas hésité à condamner "l'invasion" russe de l'Ukraine. Or ces îles, d'importance symbolique pour Tokyo, revêtent un fort intérêt stratégique pour la Russie dans la zone Asie-Pacifique.
Autre exemple en Asie centrale, dans les anciennes républiques socialistes. D'abord très vague pour éviter de fâcher le grand voisin russe, le Kazakhstan a ensuite pris ses distances avec la guerre de Poutine en Ukraine, de peur d'être le prochain sur la liste. Plus encore, l'Ouzbékistan n'a pas hésité à critiquer l'invasion russe.
Mais la position russe en Asie est-elle menacée de déclin ? Pas encore si l'on en croît l'attitude de l'Inde. Dépendant des ventes d'armes russes, New Delhi, malgré ses liens avec les États-Unis via le forum sécuritaire Quad, a décidé de ne pas condamner l'invasion russe de l'Ukraine, comme la Chine. Que faut-il comprendre ?
Cette conférence est le premier volet d’une série de deux débats sur l’impact de la guerre en Ukraine sur l’Asie. Avant de parler de cette crise du point de vue de la Chine le 18 mai, nous aborderons le 20 avril les relations de la Russie avec l’Asie centrale, l’Inde et le Japon.
Intervenants :
- Céline Pajon, chercheure, responsable des activités Japon à l'Institut français des relations internationales (Ifri).
- Jean-Luc Racine, chercheur, spécialiste de l’Inde et de la géopolitique de l’Asie du Sud, directeur de recherche émérite au CNRS et chercheur associé à Asia Centre.
- Didier Chaudet, spécialiste de l'Asie Centrale post-soviétique, de l'Afghanistan et du Pakistan, chercheur associé à l'Institut Français d'Etudes sur l'Asie Centrale (IFEAC) et directeur de la publication du CAPE.
Modératrice :
- Cyrielle Cabot, journaliste à Asialyst et à France 24.
Co-organisateurs : Inalco et Asialyst.com, le site d'information et d'analyse sur toute l'Asie
Contact : contact@asialyst.com