Les preuves linguistiques et archéologiques des migrations sino-tibétaines
On suppose que la propagation des familles linguistiques s’est produite via des transitions agricoles et démographiques qui ont poussé les populations à s’éloigner des centres agricoles d’origine, la diffusion démique. Cependant, les origines géographiques des familles linguistiques sont souvent liées aux régions où l’on observe la plus grande diversité linguistique. Pour la famille linguistique sino-tibétaine, cela crée un conflit, car la diversité linguistique maximale se trouve dans le nord-est de l'Inde et au Népal, alors que les centres de domestication des cultures néolithiques dans les bassins des fleuves Jaune et Yangtze ont aujourd'hui une faible diversité linguistique. Par conséquent, soit les langues sino-tibétaines sont originaires du nord-est de l'Inde et se sont répandues par des moyens autres que la diffusion démique ; ou bien de multiples diffusions d’agriculteurs se sont produites à partir d’une communauté préalablement diversifiée linguistiquement, dans laquelle la diversité linguistique était maintenue ou augmentée à mesure que les peuples se propageaient vers l’ouest, mais se perdait dans la région originelle. Cette présentation explore ces deux hypothèses à l’aide de preuves issues de la linguistique historique et de l’archéologie.
Organisateur et contact : Guillaume Jacques (CRLAO, CNRS-EPHE-Inalco) : rgyalrongskad@gmail.com