Découvrir la langue
Le vietnamien (Tiếng Việt), langue officielle du Vietnam, appartient au groupe viêt-muong, de la branche môn-khmer, de la famille des langues austroasiatiques. C’est la langue qui possède le plus de locuteurs, environ 86 millions (par rapport à la vingtaine de millions de la langue khmère). En outre, elle est parlée par 3 millions de Vietnamiens qui vivent à l’étranger, notamment en Australie, en Amérique du Nord, en Europe (France, Belgique, Suisse, Allemagne…), et en Asie (Japon, Corée…).
C’est une langue isolante, dotée d’un système de six tons, qui partage plusieurs traits syntaxiques avec les autres langues de la région.
L’histoire de la langue vietnamienne peut se résumer comme suit :
Durant la présence chinoise, du IIe siècle avant J.‑C. jusqu’au Xe siècle après J.-C., les Vietnamiens se sont servis essentiellement des idéogrammes. Ces caractères chinois étaient utilisés sans partage dans l’administration, l’enseignement, la littérature, la poésie et les rituels. Cependant le vietnamien ne cessait de se développer.
Vers la fin de cette domination (IXe-Xe siècles), une écriture vietnamienne a vu le jour, qu’on appelle Chữ Nôm. On y utilisait les caractères chinois modifiés pour figurer les sons vietnamiens. Le Nôm est considéré comme la première écriture inventée par les Vietnamiens.
Au XVe siècle, des missionnaires portugais sont arrivés au Vietnam où ils ont rencontré des difficultés langagières. Ils ont donc décidé de transcrire les sons vietnamiens au moyen des caractères latins.
Vers la fin du XVIe siècle les missionnaires français, qui ont succédé à leurs confrères portugais, ont essayé de mettre au point ce mode de transcription et parmi eux, Alexandre de Rhodes (1591-1660), originaire d’Avignon, arrivé au Vietnam en 1624, qui a publié en 1651 en Italie un Dictionnaire sur le vietnamien, en latin et en portugais, qui a fait connaître au monde entier cette nouvelle écriture vietnamienne qu’on appelle Chữ Quốc Ngữ. C’est un mode de romanisation à l’écrit des sons vietnamiens. À sa naissance, cette écriture n’était pas appréciée par les intellectuels du pays. Mais durant la présence française, le Chữ Quốc Ngữ est devenu l’écriture officielle du Vietnam. Cette écriture étant un mode de transcription inventée par les Portugais et les Français, elle ne pouvait pas, au début, traduire fidèlement les sons vietnamiens. Toutefois, depuis plus d’un siècle, les Vietnamiens n’ont cessé de la compléter et de l’améliorer pour qu’elle puisse devenir l’écriture actuelle du Vietnam. L’utilisation de l’alphabet latin est un avantage sur le plan linguistique pour les Vietnamiens.
L’étude de la langue vietnamienne, dispensée au sein du Département Asie du Sud-Est et Pacifique de l’Inalco, mène à plusieurs domaines d’études comme le commerce, la linguistique, la littérature, l’anthropologie, l’histoire, la musicologie, l’ethnologie… Par ailleurs, la section vietnamienne de l’Inalco a contribué à la promotion de la langue et de la culture vietnamiennes en organisant de nombreuses manifestations scientifiques et culturelles.