Khmer (Cambodgien)

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Découvrir la langue

L’enseignement du khmer (ou cambodgien) en France a débuté en 1908 à l’École nationale des langues orientales. Le khmer – parlé par une vingtaine de millions de personnes – membre de la famille des langues austroasiatiques (dont font également partie le môn et le vietnamien), est la langue officielle du Cambodge, pays membre de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), et la langue maternelle d’environ 90 % de la population. On trouve également d’importantes minorités khmérophones en Thaïlande dans les provinces frontalières du Cambodge, mais aussi dans le sud du Vietnam jusqu’à l’embouchure du delta du Mékong ; ainsi qu’une diaspora khmère en Europe, principalement en France, en Amérique du Nord (Canada et surtout États-Unis), en Australie et en Nouvelle-Zélande, suite au régime des Khmers rouges.

Actuellement enseignée au sein du Département Asie du Sud-Est et Pacifique de l’Inalco, cette langue, écrite depuis au moins le VIe siècle ap. J.‑C., a été enrichie par le sanskrit et le pāli, langues de haute culture, ainsi que par d’autres langues voisines géographiquement (siamois, vietnamien, mais aussi emprunts aux dialectes chinois du Sud, voire au malais ou peut-être même au cham, avant de subir l’impact du français puis maintenant de l’anglais). Le khmer a également influencé les langues des pays thaïs voisins – il a, par exemple, très fortement enrichi le siamois et beaucoup le lao – et l’empire khmer a créé une aire culturelle commune recouvrant le Cambodge actuel, la Thaïlande, le Laos et le sud du Vietnam (le delta du Mékong ayant été territoire khmer bien avant les débuts de l’histoire et d’importantes communautés khmères autochtones y sont toujours présentes). D’obédience majoritairement theravādine, outre la Thaïlande et le Laos, le Cambodge relève d’une aire religieuse commune​ – au-delà de particularismes locaux assez marqués – également avec la Birmanie, le sud du Yunnan en Chine et le Sri Lanka. D’un point de vue encore plus large, il fait partie de l’Asie du Sud-Est indianisée, aussi bien péninsulaire qu’insulaire (l’actuel monde malaisien-indonésien pour la partie insulaire).

En France, le khmer est une des épreuves facultatives (écrit ou oral) ou obligatoires (écrit seulement) proposées au baccalauréat dans la catégorie « langues vivantes étrangères et régionales », ainsi qu’au BTS. Il peut également être présenté comme épreuve facultative en tant que troisième langue au concours de secrétaire des Affaires étrangères (cadre d’Orient).

L’étude du khmer, sanctionnée par des diplômes d’établissement ou par une licence européenne, un master 1 ou un master 2 (avec possibilité de poursuivre en doctorat à l’Inalco), peut être associée à plusieurs autres domaines d’études. Le master peut être validé à l’Inalco – Paris ou à Phnom Penh pour le parcours délocalisé à la Faculté d’archéologie de l’Université royale des Beaux-Arts dans le cadre d’un cursus francophone destiné aux étudiants de nationalité cambodgienne ou de pays de l’Asie du Sud-Est participant à ce programme (voir ci-dessous les rubriques “Formation Khmer année 2016-2017” et “Partenaires et mobilité”).
Pour citer quelques domaines d’études ou de recherche portant sur le Cambodge ou la culture khmère parmi les plus « traditionnels » :
• Anthropologie et ethnologie ;
• Littérature et oralités ;
• Histoire, épigraphie et philologie (par exemple, l’épigraphie du Cambodge ancien est reconnue comme une discipline à part entière en France et un aperçu des états antérieurs de la langue khmère – khmer préangkorien, khmer angkorien et khmer moyen – est dispensé au niveau du Master 1 à l’Inalco, mais l’histoire de l’époque moyenne et du Cambodge moderne est également un champ d’étude de grand intérêt) ;
• Arts, histoire de l’art, musicologie ;
• Étude des religions (le Cambodge est considéré comme un « conservatoire ») ;
• Phonologie, phonétique historique et phonétique ;
• Linguistique (par exemple, évolution de la langue moderne, étude des parlers régionaux à l’intérieur du pays et transfrontaliers, car au-delà des différences dialectales qui peuvent être marquées, il y a intercompréhension avec les parlers centraux considérés comme standards).

Vu les influences linguistiques et culturelles réciproques aux cours des siècles entre le khmer, d’une part, et le siamois (thaï) et le lao, d’autre part (le vocabulaire siamois comprend quelques milliers d’emprunts au khmer, tout comme le khmer a beaucoup emprunté au siamois), l’étude du khmer a tout son intérêt pour les étudiants ou locuteurs de siamois (thaï) et de lao qui désirent approfondir leurs connaissances dans leurs langues respectives. L’étude du siamois apporte aussi un éclairage à la compréhension de la langue khmère, en ayant fait des emprunts de termes maintenant tombés en désuétude en khmer même.
 

Les formations

Masters I et II LLCER à Paris, parcours Asie & Pacifique 
Master I LLCER délocalisé à Phnom Penh, parcours Asie & Pacifique, cursus francophone pour étudiants cambodgiens et étudiants des autres pays de l’Asie du Sud-Est faisant partie du programme 

Partenaires et mobilité

  • L’Inalco dispose de conventions de coopération scientifique et pédagogique avec l’Université royale des Beaux-Arts (សាកលវិទ្យាល័យ​ភូមិន្ទ​វិចិត្រ​សិល្បៈ) (URBA) et avec l’Université royale de Phnom Penh (សាកលវិទ្យាល័យ​ភូមិន្ទ​ភ្នំ​ពេញ) (URPP).
  • Dans le cadre du projet Manusastra (គម្រោង​មនុស្សសាស្ត្រ) et en partenariat avec l’Université royale des Beaux-Arts, il est également possible aux étudiants de la section de cambodgien de l’Inalco de se rendre dans la capitale cambodgienne, à l’Université des Moussons, dès la fin de leur deuxième année de licence, pendant la période des vacances d’été, pour assister à des cours en sciences humaines dispensés à des étudiants cambodgiens de la Faculté d’archéologie de l’URBA et également à des étudiants laotiens de l’Université du Laos (des partenariats sont également en cours de montage avec le Vietnam et la Thaïlande). Ces cours en français (avec explications et tutorat en khmer pour le public cambodgien) offrent des enseignements pluridisciplinaires théoriques et méthodologiques en sciences humaines. Ils peuvent être comptabilisés dans l’offre de l’INALCO en tant qu’UE libres ou faire l’objet d’équivalences avec certains cours de civilisation de l’Inalco.
  • D’autre part, le Centre d’Études khmères (មជ្ឈមណ្ឌល​ខេមរសិក្សា, Center for Khmer Studies – CKS), basé à Siem Reap et à Phnom Penh, propose, en partenariat avec l’Inalco, des bourses junior pour l’été (pour les étudiants français de moins de 25 ans) et des bourses de recherche pour les doctorants et les postdoctorants en études khmères (chercheurs français ainsi que citoyens de l’Union européenne intégrés au système universitaire français).

Erasmus

En Europe, des cours de khmer moderne étaient auparavant dispensés à la School of Oriental and African Studies (SOAS) à Londres ainsi qu'à l’Université de Cologne. Il existait également une offre irrégulière de cours de khmer à l’Université Humboldt de Berlin, ainsi qu’une initiation à l'université L’Orientale de Naples. L’Inalco est pour le moment le seul établissement d’enseignement supérieur offrant des cours de khmer au niveau européen.

Associations

• Association d’échanges et de formation pour les études khmères : AEFEK ;
• Association des étudiants de la section de cambodgien de l’Inalco (AESCI) : contact courriel AESCI ;
• Association Péninsule : Études interdisciplinaires sur l’Asie du Sud-Est péninsulaire.

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Quelques mots en khmer / Bonze et écoliers khmers © Michel Antelme / Je suis Charlie khmer © Michel Antelme‎