Mobilité internationale au Tadjikistan : les premiers lauréats de la bourse de la Fondation Inalco
L'Institut a signé pour la première fois au début de l'année une convention avec l'Université Nationale d'Etat du Tadjikistan (à Douchanbé). Récemment créée, la Fondation Inalco a tenu à faire de la mobilité internationale l'une de ses premières actions. En effet, ces séjours à l'étranger constituent pour les étudiants un bénéfice important pour leur cursus et leur permet de plonger en immersion dans la langue et civilisation qu'ils étudient à l'Inalco.
Le persan est l'une des quatre langues originelles de l'Inalco (aux côtés du chinois, du hindi et du turc). C'est une langue parlée par plus de 120 millions de locuteurs notamment au Tadjikistan, en Afghanistan et en Iran. Cette aire géographique cristallise par ailleurs des enjeux géopolitiques, culturels et civilisationnels majeurs. Devant la difficulté d'envoyer des étudiants en Iran ou en Afghanistan, c'est pour le Tadjikistan que les lauréats se sont envolés début mars.
Les lauréats
La Fondation a décidé de soutenir les étudiants persanophones dans le cadre de leur échange universitaire entre l'Inalco et l'Université de Douchanbé en leur attribuant ses premières bourses de mobilité internationale qui concernent aussi bien des étudiants en deuxième ou troisième année de licence que de master. Leur candidature a été examinée par un jury de sélection sur des critères d’excellence, de progression et de réussite dans leurs études et sur la réalisation d'un « projet remarquable » dans le cadre de leur échange ou de leur cursus.
Deux de nos lauréates de la bourse de mobilité de la Fondation vous présentent leur parcours et leurs motivations pour partir étudier à Douchanbé.
Eve GARINAT, étudiante de Licence 3 en relations internationales spécialisée sur le monde iranien à l’Inalco :
"J'ai intégré la licence de persan de l'Inalco en 2019 pour me spécialiser sur l'Iran et approfondir ma connaissance de la langue et de la culture persanes, toutes deux millénaires et dont l'héritage dépasse largement les frontières de l'Iran actuel. Etudier l'Asie Centrale, espace au carrefour des mondes turc, iranien et russe est donc apparu comme un prolongement naturel de mon cursus. L'échange universitaire conclu grâce aux efforts conjoints des professeurs de l'Inalco et de l'Université Nationale du Tadjikistan a été pour moi une opportunité exceptionnelle pour améliorer ma maîtrise de la langue et accroître ma connaissance du Tadjikistan. En effet, si le Tadjikistan a vu son histoire liée à celle de l'Iran sous les Achéménides dans l'Antiquité et sous les Samanides au Moyen-Âge, où il a vu naître le poète Rudaki, il a été transformé par l'influence russe, impériale puis communiste, créant une histoire complexe et unique."
Sephora VALLOTON, étudiante en Master 2 traduction littéraire en langue persane à l’Inalco :
"J'ai obtenu une licence en arabe et persan à l’université Ca’Foscari de Venise avant de m’inscrire à l’Inalco en 2020-2021. Cet échange universitaire au Tadjikistan est pour moi l’occasion d’approfondir concrètement mon étude de l’aire géographique persanophone mais également de mettre en pratique mes compétences en traduction littéraire qui requiert une compréhension à la fois profonde et globale de différents registres de langage et niveaux de références culturelles. Enfin, cette mobilité représente pour moi une grande opportunité de côtoyer des étudiants tadjiks en littérature, de jouir de l’enseignement et/ou de la collaboration de professeurs tadjiks spécialisés en littérature persane et de consulter les ressources bibliographiques au sujet de la littérature persane en persan iranien et tadjik contenues dans les bibliothèques universitaires et étatiques de Douchanbé."
Sephora est par ailleurs très impliquée auprès des étudiants exilés afghans et Iraniens qui étudient à l’Inalco.
Encore félicitations à nos lauréats !