Axes de recherche

Le CESSMA Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques est une unité mixte de recherche créée en 2014 à triple tutelle : l’Université Paris Diderot, l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), l’Institut de recherche pour le développement (IRD).
Le laboratoire a pour mission l’analyse des configurations historiques et spatiales des dynamiques de développement et de mondialisation. Qu’ils viennent de la tradition des aires culturelles ou des études sur le développement, l’ensemble des membres de l’unité partagent une même pratique des sciences sociales marquée par l’interdisciplinarité, le comparatisme et le dialogue avec les partenaires scientifiques des mondes qu’ils étudient.
L’unité est multidisciplinaire et rassemble historiens, géographes, sociologues, anthropologues, économistes, démographes et urbanistes. Les terrains d’enquête sont en Amérique centrale et du Sud, en Afrique et dans le monde arabe, en Asie du Sud, du Sud-Est et en Asie orientale.

L'unité de recherche CESSMA est structurée en axes thématiques, au nombre de trois. Ces axes ne sont pas des équipes en elles-mêmes mais bien les parties d'un tout. Ils sont donc en interrelation permanente. En parallèle de ces axes, un séminaire central commun à tous les membres de l'équipe (chercheurs statutaires, associés et doctorants) assure une unité de réflexion et constitue un lieu d'échange important. Les axes thématiques du CESSMA sont :

Axe n°1 : « Normes, circulations, acteurs »

Axe n°2 : « Production, politiques et pratiques de la ville »

Axe n°3 : « Construction et usages des savoirs »

 

Axe thématique n°1 : « Normes, circulations, acteurs »

L’objectif de cet axe est d’appréhender, dans une perspective interdisciplinaire, les dynamiques qui se situent à l'intersection entre les multiples formes passées et contemporaines de circulations d’une part et les processus complexes de création de normes, entendues comme des règles formelles ou informelles d’autre part. Le point de départ est le constat d'une interaction fondamentale et dialectique entre circulations et normes. L'ensemble des circulations observables à toutes les échelles - dans le contexte des mondialisations successives et sans doute de façon plus évidente encore aujourd'hui – concourt à la production d’un nouvel environnement de création, transfert ou hybridation de pratiques, règles et conventions multiples qui sont autant de normes, au sens de formes instituées de rapports sociaux à vocation prescriptive. Les normes existantes en un lieu et un moment se diffusent (ou régressent) par des effets de contact avec d’autres espaces ou acteurs, dans des logiques de rapports de pouvoir marquées par des négociations multiples. Les mondes africains, sud américains et asiatiques sont des lieux particulièrement propices à l’observation de ces interactions entre de multiples instances, sous l'effet à la fois d'une insertion de plus en plus profonde – et différenciée – dans les mécanismes de la mondialisation, et d'une recomposition profonde du jeu des acteurs intervenants dans la production des rapports sociaux.

Sous-thème 1 : Les circulations humaines, migrations et politiques migratoires

Sous-thème 2 : Les systèmes urbains et leur insertion dans un espace mondialisé, les constructions de grands espaces régionaux

Sous-thème 3 : L’activité religieuse et sa régulation

Sous-thème 4 : Entreprises et sociétés

 

Axe thématique n°2 : « Production, politiques et pratiques de la ville »

Le projet de l’axe a pour point de départ l’analyse des productions sociales qui s’appuient sur des configurations spatiales et économiques spécifiquement urbaines, plus que celle des objets urbains ou de la ville en elle-même. Ces dernières correspondent à un certain type de ressources (habitat urbain et ses services, centralité et connectivité, etc.), à une certaine organisation économique entre ces ressources et les acteurs (marché foncier ou immobilier, marché de l’emploi urbain, régulations publiques, politiques d’urbanisation), mais consistent aussi en une configuration particulière du politique, dès lors que l’exercice du pouvoir correspond au contrôle de l’espace urbain. Enfin, ces configurations sont organisées à partir de modèles, qui évoluent et se déplacent, formant des matrices (la ville coloniale, la ville moderniste, la ville néo-libérale) qui se superposent éventuellement, se transforment, sédimentent, et qu’il faut envisager de manière pluridisciplinaire et dans leur circulation

Appliquant cette démarche à travers un travail interdisciplinaire et sur plusieurs aires culturelles, l’axe s’organise en thématiques qui reposent sur deux types d’objets différents : d’une part les productions sociales liées aux inégalités (de statut, de revenus ou autres) qui forment les rapports sociaux, les tensions mais aussi le droit produits dans la ville ; d’autre part les productions sociales culturelles, envisagées dans leur contexte urbain comme une résultante des circulations, du jeu des médias et des acteurs inscrit dans les configurations urbaines.

Sous-thème 1 : Droit à la ville, pouvoirs et inégalités intra-urbaines

Sous-thème 2 : Productions culturelles et sociales urbaines et identités

- Matérialité des cultures et pratiques

- Acteurs, politiques culturelles et reconfiguration des territoires

- Nouvelles représentations sociales

 

Axe thématique n°3 : « Construction et usages des savoirs »

La construction et les usages des savoirs, leurs circulations et leurs recompositions sont aujourd’hui au cœur d’enjeux sociaux, politiques, économiques et éthiques cruciaux au sein des aires géographiques qu’étudie le laboratoire CESSMA. En effet, le creusement des inégalités en matière d’éducation, le souci de préserver des connaissances locales ou de défendre l’usage des langues vernaculaires, les recherches en sciences sociales sur l’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie ou  bien produites dans ces aires, les besoins et les usages d’expertises dans ces disciplines interrogent de manière particulièrement vive les sociétés de ces territoires. Ces questionnements sont complexifiés par des conflits d’intérêts entre acteurs. Leurs stratégies concurrentes reconfigurent les constructions et usages des savoirs et leur donnent aussi une dimension politique. Ainsi, la problématique générale interroge les rapports entre savoir(s) et pouvoir(s), en faisant varier les échelles, du local au global, ainsi que les durées, de l’histoire ancienne au présent. Les recherches sur les sociétés d’Afrique, d’Amérique et d’Asie adopteront une perspective pluridisciplinaire.

Le laboratoire CESSMA pose comme hypothèse la nature extrêmement variée des « savoirs » - qu’ils soient « scientifiques », « vernaculaires », « populaires », « pratiques » etc. Ses travaux envisageront ainsi les savoirs comme des (co-)productions d’acteurs sociaux, aux statuts variés, plus ou moins reconnus. Ils feront porter l’accent sur l’hybridité de ces représentations sociales, politiques et culturelles.

Sous-thème 1 : (Co-)productions, transferts et circulations des savoirs

Sous-thème 2 : Historiographies d’ailleurs. Comment écrit-on l’histoire en dehors du monde occidental ?

Sous-thème 3 : Institutions : lieux et processus d’élaboration et de transmissions des savoirs